Les Global Awards: un impact à plusieurs niveaux

© getty

En marge des Trends Impact Awards décernés aux entreprises dans les différentes catégories présentées ci-avant, le magazine Trends-Tendances et ses partenaires PWC et l’Antwerp Management School ont cette année encore établi deux tops 3 des projets qui transcendent leur catégorie et affichent un impact à plusieurs niveaux. Un trio de tête se voit distingué tant du côté des PME que des grandes entreprises. And the winners are…

Catégorie PME

Et le gagnant est… Turbulent

Des centrales hydroélectriques rentables adaptées à des rivières à faible dénivelé, sans barrage. Voilà la proposition novatrice de Turbulent qui a mis au point une turbine hydraulique spéciale capable de générer de l’électricité stable sans nécessité de grands travaux. Sa première installation se situe à Bali, en Indonésie, où une petite turbine de 15 kWp alimente en électricité verte une école de plus de 500 élèves ainsi que quatre bâtiments attenants. L’impact environnemental positif de Turbulent est clair : plutôt que de défricher de grands espaces pour y installer des panneaux solaires, Turbulent occupe des espaces réduits dans des cours d’eaux. De quoi réduire ou éviter aussi les émissions de CO2 de groupes électrogènes au diesel. Turbulent réalise ses installations dans des endroits où ces turbines font sens, par exemple à Bali ou au Kenya.

Mais le jury a par ailleurs grandement apprécié les autres dimensions du projet, la dimension sociétale notamment. Les installations de Turbulent permettent à des collectivités comme des communautés ou des écoles de tendre vers l’autonomie énergétique. De plus, la firme s’appuie sur l’écosystème local et l’implique pour installer ses machines, notamment en formant et en collaborant avec les ingénieurs locaux et en générant de l’emploi sur place. Cette combinaison d’impact environnemental et sociétal a conquis le jury qui lui décerne le Trends Impact Global Award.

En deuxième et troisième positions :

De Stuyverij

Des lieux inspirants et motivants où règne l’esprit d’entreprendre pour inciter les personnes vulnérables, défavorisées ou en situation de décrochage à prendre leur destin en main, voire à créer leur entreprise, voilà le concept des Stuyverij mis en place par Eefje Cottenier qui vient elle-même d’un milieu défavorisé. Ces espaces, installés pour l’instant uniquement en Flandre, se présentent comme des écosystèmes locaux où les personnes peuvent se retrouver, échanger, voire séjourner. L’impact de l’initiative est réel : chaque année, 125 personnes lancent leur affaire. Ce projet essentiellement tourné vers l’humain a séduit le jury parce qu’il offre à des populations trop souvent oubliées ou marginalisées les clés pour une vie meilleure. Il les arme pour être résilientes, agit sur leur bien-être et permet la (ré)inclusion de ces personnes dans la société et l’économie.

River Cleanup

Collecter 3 millions de kilos de déchets plastiques le long de certains cours d’eau les plus pollués du monde. En quelques années seulement, l’organisation (une association sans but lucratif) River Cleanup peut déjà se targuer d’avoir eu de l’impact pour avoir nettoyé les abords des cours d’eau. De plusieurs façons. Par exemple, avec des technologies comme le River Skimmer qui se déplace à la surface de l’eau, aspirant l’eau de la rivière, filtrant les déchets et rejetant l’eau propre. Une fois le conteneur de stockage plein, le plastique est emporté pour être recyclé. Le système purifie 500 litres par minute, 800 m3 par jour, près de 300.000 m3 par an. Mais ce n’est pas tout: River Cleanup fait aussi appel aux citoyens sensibles à la cause d’une eau moins polluée, et 200.000 personnes auraient d’ores et déjà été impliquées en se baladant avec des sacs poubelles pour récolter les déchets. Cette approche combinée a plu au jury Awards qui souligne la transversalité de l’approche. L’initiative coche les cases “technologies innovantes au service de l’environnement”, “écologie”, “inclusion” (via la sensibilisation des citoyens), “recyclage”…

GRANDES ENTREPRISES

Et le gagnant est… EnergyVision

Jouer les tiers investisseurs pour l’installation de panneaux solaires, la mécanique n’est pas totalement neuve ni totalement unique. Mais EnergyVision s’est imposé comme l’un des acteurs qui comptent en Belgique sur ce créneau au travers de la marque Brusol, lancée en 2018 pour la Région bruxelloise, et EnergyHome, lancée en 2022 pour la Flandre et la Wallonie. La firme de 200 personnes installe gratuitement des panneaux sur les toits des Belges et se rémunère via des certificats verts ou en facturant l’électricité dont les ménages ont réellement besoin à un prix fixe de 0,20 euro par Kwh, ou variable, environ 30 % inférieur à celui des fournisseurs d’énergie classiques. Inutile, dès lors, de détailler pourquoi EnergyVision se classe dans la catégorie « Climat et Energie » des Trends Impact Awards. Avec plus de 13.000 clients et une croissance réelle d’année en année, EnergyVision a de l’impact.

Mais si le jury a été séduit par l’approche de l’entreprise, c’est aussi parce qu’à côté du déploiement d’une énergie renouvelable en Belgique, EnergyVision n’oublie pas l’humain. Du côté des clients, elle n’hésite pas à privilégier les familles les moins favorisées, à qui elle offre une solution pour diminuer le poids de l’énergie dans le budget du ménage. En interne, EnergyVision dispose de ses propres équipes d’installation et forme des réfugiés à devenir installateurs en collaboration avec le VDAB. De cette façon, la société diminue sa dépendance vis-à-vis de sous-traitants mais affiche aussi un impact sociétal positif. Elle aide ces personnes au travers de formations diverses portant sur les compétences professionnelles nécessaires (bien évidemment) mais allant également jusqu’à l’obtention de permis de conduire, par exemple.

En deuxième et troisième positions :

Compass

Quand on est un groupe de 1.500 personnes qui fournit des plats aux entreprises, aux écoles et à toutes sortes de collectivités, prendre des mesures pour réduire le gaspillage peut rapidement avoir de l’impact. Et Compass Group n’hésite pas à prendre des mesures. La firme a optimisé ses processus pour réduire les déchets alimentaires mais elle propose aussi à ses clients –et c’est fort !– de réduire la quantité de viande et/ou de servir de la viande moins souvent. Une manière concrète d’agir qui permet tout à la fois de diminuer le gaspillage (et donc réduire les émissions de CO2), de sensibiliser les clients et de leur soumettre une meilleure alimentation. Cela fait partie d’un grand plan soutenable, baptisé Planet Compass. Cela a convaincu le jury qui a aussi apprécié l’usage de la technologie (des caméras pour détecter les types de déchets).

ACA Group

Utiliser la technologie numérique à des fins environnementales. Beaucoup d’acteurs du digital avancent cet argument et toutes les possibilités qui en découlent. ACA Group ne se contente pas de la théorie et la met en pratique. La firme limbourgeoise a développé des solutions de caméras combinées à un logiciel qui permet d’identifier différents types de matériaux dans des déchets mixtes, ce qui permet de dégager des tris mixtes des matières qui auraient pu être recyclées. Elle les propose notamment aux exploitants de camions-poubelles. Le jury a apprécié l’usage d’une technologie intelligente pour soutenir un objectif en matière de traitement des déchets, d’amélioration du recyclage, ainsi que la proposition B to B qui permet une sensibilisation accrue des acteurs de l’économie au tri.

Parcourir notre dossier Trends Impact Awards 2023

Partner Content