De Stuyverij : Du lien pour créer son propre emploi
De Stuyverij (officiellement la coopérative Together We Coop) utilise l’esprit d’entreprise comme levier pour aider ceux qui doivent compter sur une allocation sociale, à prendre leur destin en main. L’organisation est lauréate dans la catégorie Résilience et a également été nominée pour le Global Impact Award.
La fondatrice, Eefje Cottenier, qui vient elle-même d’un milieu défavorisé, a affiné son projet au sein d’un premier Stuyverij installé à Courtrai. Il existe désormais des lieux similaires à Ostende, Roulers, Borgerhout, Lier et Turnhout. Tout le monde est invité à y manger ou à y boire, mais aussi à se perfectionner en assistant ou en donnant des Stuyfsessions, et à y passer la nuit. “Il s’agit d’une initiative que l’on peut étendre, estime Peter Verhezen, professeur à l’Antwerp Management School. C’est un projet qui semble réaliste et viable.”
Comme dans un hôtel classique
L’ambition est d’atteindre 15 lieux avec hébergement d’ici 2030. A cette fin, De Stuyverij collabore avec des partenaires immobiliers. La coopérative reçoit aujourd’hui un financement important du Fonds social européen (FSE), mais elle travaille sur son propre modèle de revenus qui combine la gestion immobilière, une communauté et une entreprise sociale. Le Stuyverij de Courtrai, par exemple, dispose déjà d’une telle “auberge” depuis 2019, où il est possible de louer une chambre comme dans un hôtel classique.
L’idée sous-jacente est que chaque Stuyverij devienne la plaque tournante d’un écosystème local où les gens peuvent séjourner mais aussi trouver tout ce dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs personnels. Chacun de ces lieux devrait être un environnement inspirant où l’on peut rencontrer des gens, accéder à un réseau d’organisations qui peuvent aider les personnes fragiles économiquement. Cette approche a déjà encouragé de nombreuses personnes ayant fréquenté l’un des Stuyverij existant à créer leur propre entreprise. Par structure, on estime que 25 personnes franchissent le pas, soit 125 (6 fois 25) par an à l’heure actuelle.
De Stuyverij relie des personnes vulnérables à une communauté locale afin de créer des liens et des interactions productives.
“De Stuyverij relie des personnes vulnérables à une communauté locale afin de créer des liens et des interactions productives. Ce projet a le potentiel de renforcer la résilience au niveau de la société”, déclare Yorben De Maeyer, business continuity, resilience & crisis manager chez PwC Belgique.
Les avantages sociaux sont en effet considérables. Les allocataires sociaux, qui ont souvent une image négative d’eux-mêmes, créent leur propre emploi et contribuent à la société. Cette approche permettrait de réduire d’un tiers les coûts d’intégration sociale.
En outre, grâce aux nombreux liens établis autour de chaque Stuyverij, l’ensemble du quartier gagne en résilience et des opportunités touristiques se présentent. Le modèle, qui n’est aujourd’hui actif qu’en Flandre, peut s’étendre au reste de la Belgique et au-delà afin de générer davantage d’impact. Des contacts ont déjà été établis avec des partenaires en Roumanie et en Hongrie.
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