L’IA ne provoquera pas de vague de licenciements mais…

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

L’émergence de nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle (IA), entraînera des changements dans le monde du travail. Mais pas de licenciements massifs en vue, rassurent les entreprises. Du moins, pour l’instant… Car il ne faut pas minimiser l’impact de l’IA sur le milieu professionnel, prévient la société de services RH Acerta.

L’intelligence artificielle va-t-elle nous remplacer? » Cette question, tout le monde se l’est déjà posée au moins une fois au cours de sa vie. La naissance de ChatGPT a certainement relancé le débat. Difficile de prévoir l’avenir, mais on peut déjà voir plusieurs changements s’opérer dans certains secteurs, à commencer par les ressources humaines. En Belgique notamment, un nombre croissant d’entreprises belges utilise désormais l’IA à des fins de recrutement. Alors finalement, la révolution de l’IA est-elle une menace pour l’emploi? Doit-on s’attendre à un vague de licenciements?

Non, rassure Acerta, qui a réalisé une enquête auprès d’entreprises belges. « Si ChatGPT et les autres outils utilisant l’IA s’établissent de plus en plus dans les milieux professionnels, l’automatisation et la robotisation accrues ne conduiront pas à des licenciements massifs. » Seuls 14% des dirigeants s’attendent à ce que l’IA les pousse à réduire leurs effectifs. Mais de manière générale, la plupart d’entre eux estiment que les robots ne peuvent pas remplacer l’Homme, et que même avec une IA avancée, ils auront toujours besoin d’autant de travailleurs.

 « Le fait qu’une grande majorité d’employeurs ne considère pas l’IA comme une menace pour leur personnel est une bonne nouvelle en soi. Il est toutefois important que les entreprises s’intéressent de près à l’impact de l’IA sur leur milieu professionnel », avertit néanmoins Benoit Caufrier, directeur chez Acerta Consult. « En effet, même si l’IA n’a que peu ou pas d’influence sur le nombre de travailleurs, elle affectera tout de même leur rôle au sein de l’organisation dans un avenir proche. Une chose est sûre: l’intelligence artificielle va profondément modifier le contenu du travail dans les années à venir. »

Un impact sous-estimé

L’adoption des nouvelles technologies dans le milieu professionnel ne se fera pas en un claquement de doigts. Pour utiliser correctement l’IA, il faut former son personnel. Et c’est là que le bât blesse… De nombreuses entreprises ne sont pas encore prêtes à cette révolution technologique: les employeurs indiquent que leur personnel a besoin d’une préparation supplémentaire pour utiliser correctement les outils ayant recours à l’IA, dont ChatGPT.

Une chose est sûre: l’intelligence artificielle va profondément modifier le contenu du travail dans les années à venir

Pire encore: la plupart ne sont pas pressées de le faire. 56% des entreprises n’ont pas encore entamé la formation de leur personnel, selon l’étude d’Acerta. « Les employeurs ne doivent surtout pas sous-estimer l’influence de l’IA, car son adoption ne sera couronnée de succès que si elle s’accompagne de la formation requise sur le lieu de travail », indique Benoit Caufrier.

Aider plutôt que remplacer

Comme expliqué au-dessus, l’IA est surtout employée aujourd’hui dans le secteur des ressources humaines. Pour autant, la plupart des domaines RH n’en sont encore qu’à la première étape en matière d’IA: la collecte de données pertinentes. L’intelligence artificielle traite notamment les données pour formuler des conseils sur les candidats ou sur les formations qui conviennent à un travailleur particulier.

Les travailleurs continueront à jouer un rôle important et l’IA devra les soutenir

Mais de là à prendre des décisions à la place du recruteur… On en est loin. « Différents critères entrent en jeu dans la prise de décision et doivent en plus être pesés. Il s’agit d’une tâche beaucoup plus complexe, qui ne peut donc pas être confiée à l’intelligence artificielle », précise le directeur chez Acerta Consult.

L’IA serait donc plutôt un bon assistant. « Nous confirmons donc que les travailleurs continueront à jouer un rôle important et que l’IA devra les soutenir dans ce rôle, ce qui leur permettra d’atteindre une plus grande qualité », conclut Acerta.

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