Bon d’Etat: voici quatre alternatives

Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

Le gouvernement belge émet des bons d’Etat quatre fois par an. Mais les épargnants ne doivent pas forcément attendre un nouveau bon d’État. Nous vous proposons quelques alternatives, avec ou sans avantages fiscaux.

L’Agence fédérale de la dette n’émettra finalement pas de bon d’État à un an en décembre, a annoncé ce vendredi le ministre des Finances Vincent Van Peteghem. En revanche, des bons d’État avec une maturité de 5 et 8 ans seront émis le 11 décembre 2023. Le coupon (taux d’intérêt brut) sera déterminé pour les deux bons d’État le 28 novembre. Pour cette émission, comme toujours pour les bons d’État avec une maturité de plusieurs années, un précompte mobilier de 30% sera d’application.

Il n’y aura donc pas cette année un deuxième bon d’État d’une durée d’un an. Le premier avait été émis en septembre, avait pour but de persuader les banques d’offrir de meilleurs taux à leurs comptes d’épargne. Le gouvernement a partiellement réussi son objectif, puisqu’on a pu observer une hausse de certains taux d’intérêt. De plus, pendant la période de souscription du bon d’État beaucoup d’argent a discrètement quitté les comptes d’épargne.

L’Autorité belge de la concurrence (ABC), à la demande du ministre de l’Économie et de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne (PS), a également mené une enquête sur concurrence dans le secteur bancaire. Il en ressort que le marché des services bancaires aux particuliers est “très concentré” et présente “les caractéristiques d’un oligopole dominé par quatre acteurs majeurs : BNP Paribas Fortis, KBC/CBC, Belfius et ING”.

L’une des conséquences est que les taux d’épargne des quatre grandes banques sont “historiquement et systématiquement inférieurs” à ceux des autres banques de notre pays.

Les dix augmentations consécutives des taux de dépôt mis en œuvre par la Banque centrale européenne se traduisent également par une hausse plus lente des taux d’épargne en Belgique que dans les pays voisins et que la moyenne de la zone euro.

Nous ne saurons pas avant le 28 novembre quel sera le montant des intérêts produits par le bon d’État. Les rendements des obligations d’État belge ont encore légèrement augmenté. Qui sait, il y aura peut-être 3,5 % bruts, contre 3,3 % lors de l’émission précédente. Il en résulterait un rendement net d’un peu plus de 3 % après déduction d’un précompte mobilier de 15 %.

Toutefois, il n’est pas nécessaire d’attendre la décision du gouvernement pour partir à la recherche d’un meilleur taux d’intérêt ou des avantages fiscaux. Vous trouverez ci-dessous quatre alternatives.

1) Comptes d’épargne avec prime de fidélité élevée

ING Belgique a récemment annoncé une augmentation du taux d’intérêt de ses comptes d’épargne à partir du 1er décembre. Pour le compte Epargne Tempo, la banque a porté le taux à 3 %. “ING Belgique devient ainsi la première banque en Belgique à offrir un taux d’épargne de 3 % et à se positionner en pôle position sur le marché de l’épargne”, déclare un porte-parole. Et c’est vrai.

Les clients ne peuvent toutefois déposer de l’argent que de manière éparse. Dans le cas d’Epargne Tempo, les dépôts mensuels sont limités à 500 euros par mois. Sur le compte d’épargne ordinaire d’ING Belgique, le taux de base et la prime seront également augmentés et porteront la rémunération totale de ce compte à partir du 1er décembre à 2,25 pour cent. Il existe donc des comptes d’épargne qui rapportent plus.

2) Les comptes à terme à six mois ou à un an

Un compte à terme est un contrat d’une durée déterminée, tout comme un bon d’État. Vous placez donc de l’argent sur un compte pour une durée déterminée. Cela peut aller de quelques mois à 10 ans. ING Belgique se positionne également dans ce domaine puisque les épargnants peuvent, jusqu’au 30 novembre, y souscrire pour un compte à terme d’une durée de six mois avec un taux d’intérêt brut de 4 pour cent. C’est à peu près la meilleure offre sur le marché. Europa Bank propose un taux d’intérêt similaire, mais pour une durée beaucoup plus longue (trois ou quatre ans). La Deutsche Bank propose un taux d’intérêt brut de 4 %, mais seulement pour les clients qui lui confient un demi-million d’euros.

Ces rendements sont toujours donnés sur une base annuelle, et ce à des fins de comparaison. Ainsi dans le cas où les épargnants empocheraient un rendement net de 2,8 % si le compte à terme était ouvert pendant une année entière. Les rendements des comptes à terme continuent à courir, mais après six mois, ils sont arrondis à 1,4 %. Concrètement : celui qui dépose le montant minimum de 1.000 euros sur le compte à terme récupère son argent au bout de 182 jours, avec 13,96 euros d’intérêts en plus.

Sur les comptes à terme d’un an, certaines banques offrent-elles aussi plus de 2 pour cent net : MeDirect (à partir de 100 euros), Triodos Bank (à partir de 5.000 euros), Izola Bank (à partir de 500 euros), et Deutsche Bank pour les gros montants (à partir de 100.000 euros).

Izola Bank, la banque de la famille Van Marcke qui opère en Belgique sous licence maltaise, ne retient pas le précompte mobilier. Les clients doivent donc déclarer les intérêts dans la déclaration d’impôts.

3) Obligations d’État

Les bons d’Etat sont des obligations de l’Etat belge destinées aux petits investisseurs, qui ne sont pas facilement négociables pendant la durée de l’emprunt. Les obligations linéaires (OLO) sont des obligations d’Etat belges destinées aux grands investisseurs. Elles sont faciles à acheter et à vendre pendant la durée de l’emprunt. En tant qu’investisseur privé, vous pouvez à tout moment passer un ordre d’achat auprès de votre courtier pour acheter des OLO pour des montants plus ou moins importants.

Vous pouvez également acheter des obligations d’Etats d’autres que l’Etat belge et des obligations d’entreprises. Lorsque vous achetez des obligations sur le marché dit secondaire, vous payez la taxe sur les opérations de bourse (TOB) de 0,12%, avec un maximum de 1.300 EUR par opération. Les transactions en OLO sont exonérées de ces taxes boursières.

4) Emprunt obligataire

Lorsqu’une entreprise émet un emprunt obligataire, il faut être rapide. La récente émission d’obligations d’UCB s’est vendue en un seul jour. Mais il est aujourd’hui plus judicieux d’acheter des obligations existantes plutôt que des nouvelles.

Avec les obligations d’État et de sociétés existantes, l’avantage fiscal peut être encore plus important qu’avec l’obligation d’État à un an. En raison de la hausse des taux d’intérêt, de nombreuses obligations sont cotées en dessous du prix auquel elles ont été émises et auquel elles seront remboursées à l’échéance. Si vous les achetez aujourd’hui, vous bénéficierez d’une plus-value exonérée d’impôt à l’échéance.

Il s’agit donc d’obligations qui ont été émises il y a un certain temps. Par exemple, il existe des obligations de constructeur automobile BMW disponibles à l’achat (avec un investissement minimum de 1 000 euros), qui peuvent rapporter plus de 3 % net. Il y a aussi des obligations de la société d’énergie RWE ou du fabricant de médicaments Fresenius qui rapportent encore davantage.

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