Total cible plus de 500 stations-service en Belgique

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Les voitures essence et diesel n’ayant plus le vent en poupe, le géant français TotalEnergies a amorcé un changement de politique concernant ses stations-service en Europe.

L’entreprise française TotalEnergies a annoncé ce jeudi s’associer au leader canadien du commerce de proximité alimentaire Couche-Tard, pour l’exploitation de ses réseaux de stations-service dans quatre pays européens: la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Allemagne

Un revirement qui intervient alors que l’Union européenne souhaite interdire la vente de véhicules émetteurs d’ici 2035, rendant prochainement les stations-service avec carburant obsolètes.

Maximiser les profits hors carburant

TotalEnergies a donc ciblé quatre pays européens, mais avec une petite différence d’approche. En Belgique et au Luxembourg, l’entreprise s’associe à la firme d’alimentation Couche-Tard sous forme d’une co-entreprise à 40% détenue par TotalEnergies et à 60% par Couche-Tard. Ce dernier exploitera les 619 stations présentes dans les deux pays, dont plus de 500 en Belgique selon nos informations.  L’objectif étant “d’accélérer la transformation de ces deux réseaux en maximisant leurs ventes hors carburants pétroliers.”

Mais en Allemagne et aux Pays-Bas, TotalEnergies a décidé de complètement céder ses réseaux à Couche-Tard , ce qui représente 1198 stations en Allemagne et 392 au Pays-Bas. Le groupe explique que dans ces deux pays, il n’est pas leader du marché et “l’expertise d’un acteur du commerce de proximité est primordiale”. Les parts de marché sont donc moins élevées dans ces deux pays-là, contrairement en Belgique et au Luxembourg où celles-ci sont beaucoup plus élevées.

Le groupe pétrolier précise que les réseaux de ces quatre pays resteront à la marque TotalEnergies “aussi longtemps qu’ils continueront d’être approvisionnés en carburants, durant au moins cinq ans”, notamment via ses raffineries d’Anvers en Belgique et de Leuna en Allemagne.

Cet accord entre les deux groupes, qui repose sur une valeur d’entreprise de 3,1 milliards d’euros, porte exclusivement sur les réseaux de stations-services et les activités de cartes carburant pour clients professionnels. La multinationale française conservera les activités de recharge électrique hors stations, la distribution d’hydrogène, les activités de vente en gros de carburants ainsi que le réseau de stations AS24 pour les poids lourds.

Ce n’est pas la première fois que l’entreprise cède des réseaux de stations-service, puisqu’elle le fait depuis 2015 en Italie, en Suisse et au Royaume-Uni. L’objectif de TotalEnergies et de Couche-Tard est de finaliser la transaction pour ces quatre autres pays du continent avant la fin de l’année 2023.

Préparer la transition vers le tout-électrique 

TotalEnergies veut donc s’inscrire dans la transformation vers le tout-électrique entamée dans le secteur de l’automobile. Le sujet a en effet été évoqué plusieurs fois dans ces colonnes: l’Union Européenne ambitionne d’être le premier continent neutre en carbone. Et pour se faire, a mis un terme à la vente de véhicules thermiques en 2035 au profit du développement des véhicules zéro-émission. 

Cette directive, contestée en Allemagne, incite aujourd’hui TotalEnergies “à prendre des décisions quant au devenir de ses réseaux en Europe, qui seront confrontés à une perte de leurs revenus liés aux carburants, alors que les véhicules électriques se rechargeront surtout au domicile ou au travail et moins en stations”.

Une décision qui s’inscrit pour le groupe dans une stratégie plus globale de transformation vers une entreprise “multi-énergies”. TotalEnergies s’est personnellement fixé pour objectif de réduire de 30% ses ventes de produits pétroliers d’ici 2030

Le groupe va plus loin, annonçant vouloir se développer “de manière offensive” dans “les nouvelles mobilités”. Et dans l’électrique bien sûr, puisque le groupe souhaite accélérer le déploiement de bornes de recharges électriques sur les grands axes et dans les grandes villes européennes. Mais aussi dans l’hydrogène, souhaitant mettre en place “un réseau européen de stations hydrogène pour les poids lourds”, en partenariat avec un autre groupe français, Air Liquide.

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