Tout savoir sur l’interdiction de la vente de voitures neuves à essence et diesel

La Volkswagen ID. Buzz, Brussels Expo le 13 janvier 2023. La Volkswagen ID. Buzz est une fourgonnette électrique à batterie. © iStock

Vous envisagez d’investir dans une nouvelle voiture ? Électrique, hybride, à essence ou diesel : les choix vont bientôt se réduire dans l’Union européenne. On vous explique tout.

L’Union européenne et l’ensemble de ses États membres ont pris de multiples engagements en faveur du climat, notamment avec l’Accord de Paris. Ils ont pour principal objectif d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Le principe est simple: il faut que l’UE atteigne l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par ses activités et l’absorption de ces mêmes gaz par des réservoirs naturels (tels que les forêts ou les océans) ou artificiels (séquestration géologique).

Le CO2 est le gaz responsable de la majorité de l’effet de serre, représentant 76% des émissions GES selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies). Les transports représentent 25% des émissions de CO2 dans le monde, et 29% en Europe. C’est le deuxième secteur le plus émetteur après la production d’électricité.

Peu étonnant donc que l’Union européenne ait pris une décision radicale sur la vente de voitures à essence et diesel. Ainsi, en juin 2022, le Parlement européen a soutenu la proposition de la Commission pour imposer le “zéro émission” à la vente des voitures et camionnettes neuves d’ici à 2035. Avec un objectif intermédiaire de réduction de 55% des émissions pour les voitures et de 50% pour les camionnettes d’ici 2030.

Enfin, pourquoi les voitures particulières et les camionnettes en priorité ? Il faut savoir que celles-ci sont responsables d’environ 15% des émissions totales de CO2 de l’Union européenne. Mais aussi, en ce qui concerne l’électrique, les batteries sont encore lourdes, ce qui signifie que certains moyens de transport ne peuvent pas facilement être alimentés par batterie. L’hydrogène ou les carburants électriques peuvent néanmoins être aussi une bonne solution pour les véhicules utilitaires plus lourds, les navires, ou encore les avions.

Quid des voitures d’occasion ? Le carburant sera-t-il toujours disponible?

C’est donc acté, à partir de 2035, toutes les voitures neuves qui arrivent sur le marché ne doivent plus émettre de CO2. Néanmoins, vous pourrez toujours conduire votre voiture actuelle, ces nouvelles règles ne signifiant pas que l’ensemble des voitures en circulation doivent être à zéro émission d’ici 2035. Pas besoin de changer obligatoirement de voiture à cette date-là !

Donc si vous êtes sur le point d’acheter une nouvelle voiture, et que vous optez pour une voiture à essence ou diesel, pas de panique, vous pourrez la conduire jusqu’à la fin de sa durée de vie. Tout comme il sera encore possible de vendre ou acheter des voitures d’occasion. Comme la durée de vie moyenne d’une voiture est de quinze ans, la Commission européenne souhaite “commencer” l’élimination progressive de ce type de voiture en 2035 pour s’assurer que toutes les voitures en circulation en 2050 soient neutres en CO2.

Cependant, le Parlement met en garde que le coût total de possession de ce type de voiture, c’est-à-dire le coût du carburant, de l’entretien, des achats et de l’assurance, pourrait augmenter.

Quel type de véhicule sera privilégié et pour quel coût ?

Pour l’instant, la tendance est évidemment aux véhicules électriques à batterie car le coût total de possession est inférieur à celui des alternatives. Par exemple, la production d’hydrogène et d’E-carburants – fabriqués à partir d’électricité et d’hydrogène et transformés en essence de synthèse – est plus chère car elle nécessite beaucoup d’électricité. Une fois achetée, le coût total de possession d’une voiture à batterie est le même ou moins cher qu’une voiture à essence ou diesel. Mais le Parlement avoue cependant qu’aujourd’hui, les voitures électriques coûtent cher, et ne sont donc pas accessibles à toutes les bourses.

Pour rassurer ses citoyens, l’institution précise que les nouvelles règles devraient encourager la concurrence et inciter les constructeurs à investir dans la recherche et l’innovation dans les véhicules électriques, ce qui, selon elle, “devrait faire baisser le prix d’achat“. L’autre problème est aussi le marché de la voiture d’occasion, qui ne s’est pas encore développé pour les véhicules électriques.

Concernant les batteries – qui sont aujourd’hui difficilement recyclables – le Parlement annonce que d’autres législations seront mises en place afin de veiller à ce que le processus de production soit neutre en CO2 et n’ait pas d’effet négatif sur l’environnement. L’institution affirme que les constructeurs travaillent actuellement sur des voitures avec une autonomie de plus de 600 kilomètres. Le Parlement souhaite quant à lui développer davantage les points de distribution de carburants alternatifs, comme des stations de recharge électrique et de ravitaillement en hydrogène.

Encore inquiet ? Vous n’êtes pas le seul, car cette décision est un véritable tournant historique pour les ménages et l’industrie automobile. Carlos Tavares, directeur général du groupe Stellantis, né de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler, avait pointé du doigt le problème du coût de ces véhicules électriques, “je ne vois pas aujourd’hui la classe moyenne capable d’acheter des voitures électriques à 30.000 euros“, a-t-il déclaré. Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, avait confié aux Echos que la transition vers le tout électrique constitue “certainement la plus forte transformation industrielle qu’ait connue l’Union européenne“.

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