Elke Toye (Vyncke) est la première CF’Hope of the Year

Elke Toye
Elke Toye
Patrick Claerhout Patrick Claerhout is redacteur bij Trends.

La gestion des risques financiers, telle est la principale tâche d’Elke Toye, 34 ans. Cette Flandrienne est directrice financière de Vyncke, entreprise à la croissance fulgurante qui conçoit des installations d’incinération industrielle transformant les flux résiduels en énergie verte. Elle vient de remporter le titre de CF’Hope of the Year. Un nouvel award décerné aux directeurs financiers de PME et scale-up de moins de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Vyncke est une entreprise familiale de Flandre-Occidentale qui conçoit des installations d’incinération industrielle transformant les flux résiduels en énergie verte. Elle réalise environ 30 projets par an dans le monde entier.« La plupart de nos projets ont un délai de réalisation de deux à trois ans, explique Elke Toye. Ils impliquent souvent des sommes d’argent très importantes. Mon travail consiste à assurer la sécurité financière afin de ne pas compromettre la pérennité de l’entreprise. » La condition sine qua non pour le directeur financier est qu’une avance de 30 % soit versée sur chaque projet. « Je joue mon rôle de gardienne, dit-elle. Je suis de près l’évolution des recettes et des dépenses pour chaque projet et je surveille les jalons, c’est-à-dire les moments où le client doit effectuer un nouveau versement. Nous nous couvrons également toujours avec une assurance-crédit et des garanties bancaires. »

Au cours des 15 dernières années, Vyncke a connu une croissance fulgurante. L’entreprise basée à Harelbeke était principalement connue comme constructeur de chaudières, mais elle est devenue un acteur mondial de la conversion de la biomasse et d’autres flux résiduels en énergie. Afin de maîtriser les risques, chaque projet, investissement ou budget nécessite au final le feu vert du directeur financier.

Le bon choix

Pour Elke Toye, qui vient d’avoir 34 ans, ce n’est pas une mince affaire. Mais elle est originaire de la région, connaît le secteur et a déjà acquis beaucoup d’expérience chez BDO et Esterline. Chez cette dernière, entreprise américaine qui avait repris une partie des activités de Barco à Courtrai, elle a travaillé comme gestionnaire comptable dans un contexte international. L’une de ses principales tâches consistait à rendre compte au groupe américain.

« J’avais envie d’avoir plus d’impact, de laisser ma marque », explique aujourd’hui Elke Toye. Lorsqu’elle est tombée sur un poste vacant de gestionnaire financier mondial chez Vyncke, la future CFO n’a donc pas hésité. « Ma grand-mère vivait près d’ici. J’ai quasiment vu grandir l’entreprise. Je connaissais son approche familiale. C’était le bon choix d’un point de vue émotionnel mais aussi rationnel : je savais qu’il y avait une opportunité d’évoluer vers le poste de directeur financier, et je l’ai saisie. »

Dans une entreprise comme Vyncke, la coopération entre les différents départements est essentielle, souligne Elke Toye : « En plus d’installer des incinérateurs, nos projets comprennent des contrats de maintenance à long terme. Nous nous engageons donc parfois dans des partenariats de très long durée avec nos clients. C’est pourquoi tout le monde doit avoir son mot à dire : les finances, les opérations, les ventes, la technologie… Chaque département doit être convaincu de la faisabilité du chaque projet. Du côté des finances, je veille à ce que nous n’acceptions pas trop de grands projets par an. La demande du marché est beaucoup plus importante que ce que nous pouvons gérer. Nous n’avons pas l’intention d’en faire trop ».

« The Brain »

Dans son propre service financier, Elke Toye préfère se concentrer sur un seul grand projet par an, « parce que c’est à ce moment-là que les choses avancent ». En 2021, il s’agissait de rendre les systèmes plus efficaces grâce à une numérisation poussée. « Nous avons connecté nos 14 entités au même système ERP afin qu’elles établissent des rapports uniformes. La consolidation du groupe s’opère désormais de manière semi-automatique. Nous avons créé une base de données centrale que nous appelons ‘The Brain’, dans laquelle nous rassemblons numériquement toute une série de données. »

Le projet l’a rendue très fière, dit-elle, « parce qu’il s’agissait d’une étape importante dans la préparation de l’entreprise à affronter l’avenir. Toutes les données sont désormais disponibles quotidiennement, ce qui nous permet de prendre les bonnes décisions, et nous ne dépendons plus d’une saisie manuelle ou d’une seule personne ».

L’année dernière, la CFO s’est concentré sur la création d’un cadre pour les « prix de transfert ». Il s’agit d’un domaine important pour les entreprises ayant des activités internationales, qui sont confrontées à des systèmes fiscaux différents selon les pays.  « Plus on devient grand et international, plus les aspects fiscaux s’ajoutent et plus la complexité augmente ».

Potentiel de croissance verte

Cette année sera consacrée à l’établissement de rapports sur les critères de durabilité ESG. La durabilité est très importante pour Vyncke car, avec sa proposition d’ « énergie propre », la société cible principalement les entreprises qui souhaitent rendre leurs activités plus écologiques et plus durables.

« Vyncke souscrit pleinement à la recherche d’une énergie réutilisable et d’une économie circulaire, explique Elke Toye. L’un de nos meilleurs projets se déroule aux Pays-Bas, où nous capturons les émissions de CO2 dans l’horticulture et les réinjectons dans le circuit commercial en tant que nutriments pour les plantes. Tracer un chemin de durabilité pour que les sites de production deviennent plus intelligents et plus durables offre encore à Vyncke un grand potentiel de croissance. »

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