Bourse : les short sellers se cassent les dents sur Tesla

La Bourse a fait son grand retour en 2023. Les short sellers, qui parient sur la baisse d’un cours, ont perdu des milliards de dollars. Voici les chiffres.

Qu’est-ce que le short selling ? C’est un pari sur la baisse du cours d’une action. En résumé, les investisseurs qui s’y essaient louent une action à un tiers, la vendent, et la rachètent lorsque son cours a baissé. Ils empochent ainsi la différence entre le prix de vente et le prix de rachat, avant de rendre l’action à son propriétaire.

En 2022, années de fortes chutes à Wall Street et ailleurs dans le monde, cette pratique avait rapporté beaucoup d’argent. 300 milliards de dollars au total, en misant contre les actions américaines (et canadiennes). Tesla était la plus rémunératrice : avec sa chute de 70%, les short sellers avaient gagné 15 milliards de dollars.

2023 : grosses pertes

Mais en 2023, la fortune ne leur aura pas souri. Selon une étude de S3 Partners, qui suit le phénomène de près, ils ont perdu 195 milliards de dollars en 2023*. C’était en effet une bonne année pour la bourse américaine : le S&P 500 a fini l’année dans le vert, à 25% environ. Le Nasdaq et le Dow Jones ont augmenté de plus de 40 et de 12%, respectivement, et ont établi de nouveaux records historiques.

Si Tesla était l’action la plus rémunératrice pour les investisseurs pariant contre elle en 2022, elle était la plus pénalisante en 2023. Les short sellers se sont cassés les dents sur elle : ils ont perdu 12,25 milliards de dollars. De quoi réjouir Elon Musk, peut-on imaginer : il s’était publiquement pris à Bill Gates, lorsqu’il était apparu que ce dernier avait une flopée d’actions de Tesla en position short. Il n’est pas clair si Bill Gates a déjà clôturé son pari et à combien s’élèverait sa perte (ou son bénéfice) à l’heure actuelle, mais il semblerait qu’il court toujours.

D’autres actions contre lesquelles les paris baissiers se sont relevés infructueux sont Nvidia (perte de 11,2 milliards de dollars), Apple (7,3 milliards de dollars), Meta (6,6), Microsoft (5,6) et Amazon (4,9).

Les secteurs qui ont le plus fait mal aux investisseurs sont la technologie de l’information avec une perte de 75 milliards de dollars, la consommation discrétionnaire (“non-essentielle”), (47 milliards de dollars), les financières (22), l’industrie (21 milliards) et les services de communication (17,5).

Quelques bénéfices

Cependant, tous les paris n’ont pas été perdants. Mais il fallait être aux aguets. Dans un seul secteur les investisseurs ont pu tirer leur épingle du jeu : les services de collectivité (comme la distribution d’eau et d’énergie), avec un bénéfice d’un petit milliard de dollars.

Sinon, ils ont pu profiter de la crise bancaire du printemps 2023 : First Republic Bank, en faillite puis rachetée par JP Morgan en mai, leur aura rapporté 1,6 milliard de dollars. Silicon Valley Bank, qui s’est effondrée en mars avant d’être rachetée par JP Morgan aussi, vient à la troisième place, avec un bénéfice de 1,06 milliard de dollars.

Moderna se place à la deuxième place, avec un gain de 1,2 milliard de dollars pour les investisseurs.

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