Les meilleurs et les pires holdings en 2023

Harold Boël, CEO de Sofina
Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

Les holdings belges ont infligé aux investisseurs une perte moyenne de 2,8 % l’année dernière, dividendes compris. Quelques holdings étrangers ont obtenu de meilleurs résultats. Vue d’ensemble.

Nous avons comparé les performances annuelles de 11 holdings belges à celles de 13 holdings étrangers bien connus. Il y a eu des années, comme 2021, où les holdings belges se sont hissés en tête de peloton. 2023 n’a pas été une bonne année pour les holdings belges et, par conséquent, non plus pour les actions belges en général.

Les meilleurs holdings belges

Sofina est la championne incontestée des holdings belges en 2023, avec un rendement total de 11,4% brut. L’appréciation du cours de l’action de près de 10% est le principal facteur de ce rendement. Le dividende de 3,24 euros brut ou 2,27 euros net par action est la cerise sur le gâteau. Le holding de la riche famille Boël a de solides antécédents en matière de dividendes : depuis 1956, le dividende n’a jamais été réduit, il a été maintenu à quelques reprises et il a été augmenté chaque année depuis 1976.

La bonne tenue du cours de l’action de Sofina en 2023 appelle un autre commentaire important, car elle fait suite à une année 2022 désastreuse, au cours de laquelle Sofina a perdu plus de la moitié de sa valeur boursière. Le cours de l’action du holding est encore loin de son pic de 432 euros, prix auquel l’action a clôturé le 31 décembre 2021. Les investisseurs ont notamment sanctionné Sofina pour les faux pas de l’application d’apprentissage indienne Byju’s, l’une des sociétés du portefeuille de Sofina. Selon les analystes de Degroof Petercam, la direction de Sofina a appris la leçon et tourné la page.

Rendement total des participations belges (y compris les dividendes)

début 2023 à aujourd’hui (en %, en €)

Tout comme Sofina, Gimv a également offert aux investisseurs un rendement décent l’année dernière, de près de 7%, dividendes compris. Mais comme Sofina, Gimv est encore bien en dessous de son niveau record, du 31 décembre 2021 (53,3 euros). Cela s’explique par la méfiance des investisseurs à l’égard de l’évaluation des entreprises non cotées en bourse dans les portefeuilles des holdings.

Le holding congolais Texaf complète le podium des holdings les plus performants de notre pays. Texaf loue des maisons et des bureaux à Kinshasa et y possède également une carrière de grès, Carrigres. Texaf n’est donc finalement pas très “belge”.

Les pires holdings belges

Le pire holding de la classe belge est Quest for Growth. Pour être tout à fait exact, nous devrions parler du véhicule d’investissement privé belge Quest for Growth. Quest for Growth est un peu l’intrus parmi les holdings. Les investisseurs peuvent miser sur les technologies propres et les technologies de la santé par l’intermédiaire de Quest for Growth, qui est géré par Capricorn Partners. Le portefeuille contient principalement des sociétés de croissance, qui sont plus en difficulté que d’autres dans un climat de hausse des taux d’intérêt. Plus les taux d’intérêt sont élevés, moins les investisseurs sont attirés par des bénéfices qui se trouvent encore loin dans le futur.

Chez Bois Sauvage, les derniers investissements immobiliers ne font pas recette, selon les analystes de Degroof Petercam.

Chez Brederode, on observe une reprise depuis que la Banque centrale européenne a annoncé une pause dans les hausses des taux d’intérêt en octobre. Toutefois, l’action n’a pas encore pu se redresser suffisamment pour que l’on puisse parler d’une année positive.

Les meilleurs holdings étrangers

Selon les analystes de Degroof Petercam, le français Exor et le suédois Investor AB, entre autres, font partie du portefeuille de holding idéal, dans lequel les risques sont suffisamment répartis. Les deux holdings étrangers ont connu une belle progression depuis le Nouvel An 2023 jusqu’à aujourd’hui.

Exor est le meilleur holding étranger de notre sélection. Il détient des participations dans des entreprises liées aux voitures ou aux machines, telles que Stellantis, CNH et Ferrari. Depuis août 2023, Exor est également le principal actionnaire du groupe électronique néerlandais Philips. Depuis un certain temps, Philips est sous le coup d’accusations aux États-Unis selon lesquelles un appareil d’apnée du sommeil très répandu serait à l’origine de problèmes de santé.

EQT AB est le deuxième holding étranger. EQT est le véhicule d’investissement privé qui a vu le jour dans le giron d’Investor, la société holding de la célèbre et puissante famille d’entrepreneurs suédois Wallenberg. Investor investit principalement dans les grandes entreprises suédoises cotées en bourse et EQT dans les entreprises en croissance.

EQT fait partie de la même liste d’étoiles déchues que Sofina et Brederode. Fin 2021, le holding suédois valait encore 493 couronnes suédoises en bourse, contre 279,6 couronnes aujourd’hui. EQT se réjouit également que les banquiers centraux américains et européens aient clairement indiqué que le pic des taux d’intérêt était probablement derrière nous.

Troisièmement, la société française Eurazeo est, comme Wendel, l’un des plus grands acteurs du private equity ou des investissements non cotés en Europe. Chez Eurazeo, les pics et les creux sont un peu moins espacés que pour les autres acteurs : le titre n’est que 5% en dessous de son niveau de fin 2022.

Rendement total des holdings étrangères (y compris les dividendes)

début 2023 à aujourd’hui (en %, en €)

Les pires holdings étrangers

Prosus a subi une forte baisse de plus de 13 % vendredi dernier, après que la Chine a pris de nouvelles mesures pour limiter les jeux en ligne. Le géant chinois de l’internet Tencent est la principale participation du portefeuille de Prosus.

Contrairement à EQT et Investor, les actions des sociétés suédoises VNV Global et Kinnevik n’ont pas ou peu réagi à l’annonce de l’inversion de la politique des taux d’intérêt.

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