Légère reprise en vue pour ForFarmers

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Premier producteur d’aliments pour bétail en Europe, ForFarmers a les moyens de relever les défis auxquels est soumis le secteur. Il négocie notamment avec beaucoup d’intelligence son passage de l’alimentation porcine à l’alimentation pour volaille.

Si le calvaire du producteur d’aliments pour bétail continue, il se veut un peu moins douloureux. La hausse des prix des matières premières et de l’énergie reste problématique, mais elle est largement répercutée sur la clientèle depuis le 2e trimestre. Des semestriels meilleurs que prévu ont permis au groupe d’émettre début juillet un avertissement positif sur les bénéfices.

Les volumes d’aliments composés ont cédé 7% en glissement annuel, mais le chiffre d’affaires total et le bénéfice brut ont bondi de 22% et 18% respectivement, grâce à la répercussion des hausses précitée. Même si la marge d’Ebitda n’a pas encore retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie (plus de 4% à l’époque; 2,5% depuis un an déjà), le cash-flow opérationnel (Ebitda) a légèrement progressé d’une année sur l’autre. Le bénéfice net est resté inchangé. L’augmentation du fonds de roulement a fait passer le cash-flow disponible dans le rouge; à surveiller, au 2e semestre.

La question de l’azote, la baisse de la demande chinoise et diverses maladies pesant sur le segment porcin européen, ForFarmers s’oriente de plus en plus vers les aliments pour volaille. Ainsi a-t-il annoncé début juillet la création d’une joint-venture avec le britannique 2Agriculture; la coopération devrait porter sur 3 millions de tonnes par an, soit, pour ForFarmers, une augmentation de 15% par an de ses volumes de ventes. Le segment de la volaille devient le principal moteur de croissance en Pologne également. Acquisitions et partenariats restent des priorités pour le groupe, qui veut conserver son rôle de premier plan dans la vague de consolidation du secteur. Pour accroître sa marge de manoeuvre financière, il a mis fin au programme qui aurait dû lui permettre de racheter pour 50 millions d’euros d’actions en 2022 et 2023. Le solde s’élève à 23,6 millions d’euros; les possibilités de reprendre ce programme à terme sont examinées.

Chris Deen, le nouveau CEO, présentera au 4e trimestre une version revue du plan stratégique, qui prévoyait entre autres une extension à deux nouveaux pays. Les incertitudes (énergie, matières premières et évolution générale de l’économie) ont incité la direction à revoir ses projets. Les finances de l’entreprise restent saines. Le taux d’endettement a augmenté et la solvabilité a légèrement diminué, mais dans des limites parfaitement acceptables.

ForFarmers offre actuellement une image en demi-teinte. Les points positifs, comme la stabilisation du bénéfice opérationnel et du bénéfice brut, sont contrebalancés par la nécessité de faire repartir les cash-flows à la hausse et par la question du redémarrage du programme de rachat d’actions. A cela s’ajoutent des risques structurels, comme la diminution du cheptel porcin et les problèmes environnementaux reprochés à l’agriculture. Premier producteur d’aliments pour bétail en Europe, ForFarmers a les moyens de relever ces défis. Reste à voir ce que le plan stratégique nouvelle mouture en dira – s’il évoquera, par exemple, des projets d’acquisition ou des partenariats destinés à permettre au groupe de réduire son exposition au segment porcin.

Conclusion

Le marché considère actuellement le verre à moitié vide. L’action a cédé 15% depuis l’annonce des semestriels, ce qui a porté à plus de 10% brut le rendement en dividende. A 0,8 fois la valeur comptable et 4 fois la valeur de l’entreprise (EV) par rapport à l’Ebitda, le titre est suffisamment sûr pour être acheté ou conservé. Il faudra toutefois un peu de patience avant qu’une reprise structurelle ne soit possible.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 2,84 euros

Ticker: FFARM

Code ISIN: NL0011832811

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 270 millions EUR

C/B 2021: 16

C/B attendu 2022: 12

Perf. cours sur 12 mois: -33%

Perf. cours depuis le 01/01: -32%

Rendement du dividende: 10%

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