HP (INC./Enterprise)

HP Inc. a pour (seuls) atouts actuellement sa faible valorisation et son dividende. Les activités de 3D sont prometteuses, mais l’incertitude relative à la rentabilité demeure. Quant à l’action de HP Entreprise, elle n’est pas chère, mais la croissance de l’entreprise se fait attendre.

Au cours de la dernière décennie, Hewlett-Packard (HP) avait l’ambition, à l’instar d’IBM, de devenir un conglomérat technologique. Cette stratégie a échoué, notamment en raison d’acquisitions mal pensées et trop coûteuses. L’an dernier, la société a pris un virage différent, et opté pour la scission. HP Inc. comprend la division Personal Systems (PC et ordinateurs portables pour consommateurs) et les imprimantes. HP Enterprise, cotée sous le ticker HPE, héberge les activités liées au hardware pour entreprises (serveur, systèmes de stockage et de réseaux), aux services (consultance) et aux logiciels. Le matériel classique est un segment en perte de vitesse, c’est pourquoi HP Inc. mise pleinement sur l’impression en 3D pour le long terme. La voie vers la production de masse et la rentabilité est cependant plus longue que prévu. Nul doute que la technologie soit prometteuse, cependant. Mais d’ici là, le chiffre d’affaires de HP Inc. sera sous pression. Le dollar cher (USD) a constitué du reste un handicap supplémentaire aux trimestres écoulés. Au 1ertrimestre, le chiffre d’affaires de HP Inc. a reculé de 11% sur une base annuelle, à 11,6milliards USD, soit 130millions USD de moins que le consensus. Les Personal Systems ont vu leur chiffre de vente reculer de 10% et dans le Printing, le repli a même atteint 16%. La semaine dernière, les prévisions de bénéfice pour le trimestre courant ont été légèrement relevées mais les prévisions pour l’exercice complet (1,59 à 1,65USD par action) sont restées inchangées. À opposer à une dette de 6,7milliards USD, notons 4,6milliards USD de liquidités. Au cours actuel, le rendement s’élève à 4% bruts. HPE a pu présenter une croissance de son chiffre d’affaires au 1ertrimestre pour la première fois en cinq ans. Les progrès restent certes modestes (4%, à 12,7milliards USD), mais c’est bon signe. HPE a du reste réalisé un bénéfice net de 731millions USD et un cash-flow opérationnel de 1,1milliard USD. Le cash-flow libre est estimé, pour l’ensemble de l’exercice, entre 2 et 2,2milliards USD, et ce montant sera reversé aux actionnaires. Le dividende est inférieur à celui de HP Inc. mais ce facteur est compensé par un budget de 4,8milliards USD pour le rachat d’actions propres. Depuis l’acquisition d’Aruba Networks l’an dernier, HPE dispose encore de 9milliards USD de liquidités et a une dette de 16milliards USD. Fin mai, HPE a annoncé qu’il serait encore scindé en deux. La division Enterprise Services, prestataire de services aux entreprises, est vendue à CSC. La division génère un peu moins de 20milliards USD de chiffre d’affaires sur une base annuelle. Il s’agit d’un montage assez complexe, où la division est d’abord scindée, pour ensuite fusionner avec CSC. Les actionnaires des deux entreprises reçoivent chacun la moitié des actions du groupe fusionné. L’opération sera finalisée en mars 2017. Ensuite, HPE ne regroupera plus que Enterprise Group (serveurs, stockage, réseaux), plus rentable, et une petite division Logiciels.

Conclusion

HP Inc. n’a pour seuls atouts actuellement que sa faible valorisation (moins de 8fois son bénéfice attendu) et son dividende. Les activités de 3D sont prometteuses, mais l’incertitude relative à la rentabilité demeure. HPE n’est pas chère (à 1fois la valeur comptable), mais la croissance se fait attendre.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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