Quatre conseils pour investir avec des petits ou des gros montants

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Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

Que vous soyez jeune ou vieux, que vous ayez beaucoup ou peu de moyens, il y a toujours des possibilités d’investir. Voici quelques options à bas seuil pour les portefeuilles petits et légèrement plus grands.

Neuf Belges sur dix mettent régulièrement de l’argent de côté pour plus tard, selon une enquête menée par iVOX auprès de 1.000 Belges, et commandée par Capital At Work et Growth Inc. Mais cet argent est principalement déposé sur des comptes (60%) ou consacré à une épargne-pension (45%). Un peu moins de la moitié des Belges déclarent investir ou placer leurs économies. Néanmoins, les jeunes de 18 à 30 ans (56%) investissent plus souvent que leurs ainés de plus de 30 ans (46%).

Les jeunes connaissent moins bien les placements que les plus de 30 ans et sont donc plus enclins à investir dans des produits risqués comme les crypto-monnaies. Un jeune sur cinq dit avoir parfois des idées d’investissement grâce aux influenceurs de la finance. Près de sept jeunes sur dix recherchent d’ailleurs souvent des informations sur le marché boursier, mais ils le font par le biais de sources telles que la famille et les amis (36 %) et les réseaux sociaux (31 %) et moins souvent par le biais d’experts financiers traditionnels.

Selon Maarten Rooijakkers, le PDG de Capital At Work, les réseaux sociaux mettent l’accent sur une stratégie d’investissement plus spéculative, qui répond au délire du jour et comporte donc des risques. L’enquête a également porté sur les raisons qui poussent à vouloir investir. Environ 36 % des personnes interrogées le font pour leurs enfants et 49 % veulent investir pour plus tard, pour compléter leur retraite.

Il existe peu de bonnes raisons de ne pas investir. Lorsque chaque euro compte pour payer les courses alimentaires et les factures d’énergie mensuelles, épargner, et certainement investir, ne fonctionne pas. Ceux qui parviennent à avoir un peu d’argent de côté chaque mois et qui n’en ont pas besoin de façon urgente peuvent envisager d’investir. Et on va vous démontrer que ce n’est ni compliqué, ni nécessaire d’impliquer d’énormes sommes d’argent.

1. Investir votre petite monnaie

Chez KBC, le service “Investir votre petite monnaie” permet aux clients d’investir très facilement et de très petits montants. Les personnes qui activent ce service dans l’application mobile donnent l’autorisation d’arrondir chaque paiement à l’euro supérieur. Dès que la somme de 10 euros est ainsi collectée, elle sert à acheter des parts du fonds d’investissement mixte Horizon – KBC ExpertEase SRI Dynamic Classic Cap. Quant à ceux qui désirent investir un peu plus, ils peuvent activer un “turbo” dans l’application et faire un ordre permanent en plus des arrondissements.

Cette façon d’investir présente néanmoins quelques inconvénients. Tout d’abord, KBC retient une commission de 2,5 % sur chaque achat de parts du fonds et des frais courants de 1,71 % sont déduits de la valeur des parts chaque année. C’est beaucoup de frais. Deuxièmement, vous ne pouvez pas choisir où vous investissez l’argent. Le fonds investit environ 55 % de ses deniers dans des actions. Pour les jeunes, ayant un horizon d’investissement à long terme, ce pourcentage d’actions pourrait bien être un peu trop élevé, au risque qu’ils se réveillent en sursaut la nuit pour vérifier le cours de leurs actions…

Sachant que le client moyen de KBC parvient à investir 20 euros par mois avec sa monnaie, alors investir 20 ou 25 euros par mois au lieu d’épargner pourrait être une solution.

2. Investissement autonome

L’idée d’investir, de tout petits montants, est bonne. Vous remarquerez à peine l’arrondi et, comme tout se passe automatiquement, cela vous permet d’investir sans réfléchir et peut-être même d’étaler votre investissement dans le temps. Mais vous pourriez, par exemple, tout aussi bien investir un petit montant chaque mois via le courtier néerlandais DeGiro dans l’un des fonds indiciels négociés en bourse (FNB, vient de l’anglais ETF – Exchange Traded Funds, ndlr) de sa sélection de base. Avec les FNB de cette sélection de base, DeGiro prend en charge le coût de la commission du premier achat ou de la première vente du mois.

Les clients peuvent effectuer gratuitement une deuxième transaction sur le même ETF au cours du même mois, si cette transaction va dans le même sens (2 achats ou 2 ventes) et si la valeur de la transaction est d’au moins 1.000 euros. Par exemple, les clients de DeGiro peuvent acheter des parts du iShares Core MSCI World UCITS ETF, qui tente d’imiter la performance boursière d’une sélection de grandes entreprises du monde entier. Les coûts permanents de ce fonds négocié en bourse sont limités à 0,2 % par an. Malgré la correction de 8% de l’année dernière, les investisseurs ont réalisé sur cinq ans un rendement annuel moyen de 9,6% avec ce tracker.

3. Investissements automatisés

Il existe également des acteurs fintechs et des banques traditionnelles qui proposent une gestion automatisée avec des ETF. Avec Birdee et Curvo, vous pouvez acheter à partir de 50 euros et avec Dexxi à partir de 100 euros. Les deux premiers acteurs facturent 1% pour la gestion. Dexxi facture un peu moins (0,8 % jusqu’à 250.000 euros). En outre, tous les trois ont des frais permanents au niveau du FNB, allant de 0,1 à 0,65 pour cent par an.

Birdee est une filiale à part entière de BNP Paribas Asset Management et travaille principalement avec les ETF de BNP. Ses fonds sont détenus par la banque allemande Sutor. Curvo et Dexxi opèrent sous une licence néerlandaise. Que vous soyez client de DeGiro, Birdee, Curvo ou Dexxi : votre argent se trouve sur un compte étranger. Pour des raisons de sécurité, cela n’a pas d’importance. Des règles similaires de surveillance et de protection de votre argent s’appliquent dans toute l’Europe. Mais cela implique l’obligation de déclarer ce compte étranger auprès du point de contact central (CAP).

Si vous préférez ne pas devenir client d’un courtier étranger, vous pouvez également utiliser l’un des nombreux plans en fonds d’investissement ou plans d’épargne des banques belges. Renseignez-vous sur ce qui vous conviendrait le mieux car dans certaines banques, on ne peut choisir qu’un seul fonds par plan, dans d’autres plusieurs fonds. Certaines banques exigent qu’un minimum de 25 euros soit investi chaque mois.

Keytrade Bank ne facture pas de frais au niveau du plan d’investissement Keyplan. La banque internet belge ne facture que 9,95 euros par fonds en cas de sortie complète dans les cinq ans. Avec Keyplan, il est possible d’investir dans des fonds à partir de 25 euros par an. D’autres plans d’investissement sont plus coûteux ou ont des montants minimums plus élevés. Les gestionnaires de fonds facturent des frais. Ils sont automatiquement déduits du rendement obtenu.

4. Investir dans des actions individuelles

La règle d’or en matière d’investissement est la diversification. Répartissez vos achats dans le temps. De cette façon, vous n’achetez pas seulement au sommet des marchés, mais aussi au creux. Il se peut que vous payiez trop cher une action, mais il se peut aussi que vous fassiez une bonne affaire en achetant une autre action. Ne placez pas tout votre argent dans une seule société, mais répartissez-le sur plusieurs sociétés. Idéalement, vous devriez également répartir vos investissements sur différents secteurs et continents. Supposons que l’Europe tombe dans une grave récession à cause d’une pénurie d’énergie, les États-Unis et l’Asie pourraient eux bénéficier d’un climat économique plus clément.

Que cela soit en Belgique et à l’étranger, on trouve des participations en bourse, qui investissent à leur tour dans une série d’entreprises et offrent aux investisseurs individuels l’accès à un portefeuille d’investissement diversifié. Notez qu’il existe également des mono-holdings en bourse, comme Tubize qui investit uniquement dans des actions de la société pharmaceutique UCB et Solvac qui investit uniquement dans des actions de Solvay. Cela ne vous oblige pas à faire de la diversification.

Les investisseurs qui veulent se lancer dans les actions individuelles et éventuellement les ETF les moins chers pour les petites transactions de quelques centaines à quelques milliers d’euros avec des courtiers étrangers comme Mexem et DeGiro. Pour l’investisseur novice qui se contente d’une gamme plus limitée, BUX est également une option. À partir du 1er décembre, BUX, comme DeGiro et Mexem, commencera à déduire la taxe belge sur les opérations boursières (TOB) pour ses clients et à la transmettre aux autorités fiscales belges. Cela supprime ainsi une lacune importante pour les clients belges de BUX.

Le contrôle des comptes étrangers est l’une des priorités des autorités fiscales belges depuis des années maintenant. Ceux qui préfèrent ne pas détenir un compte à l’étranger peuvent également se tourner vers l’application d’investissement belge, légèrement plus chère. Chez Re=Bel de Belfius, les investisseurs paient 3 euros pour les transactions jusqu’à 2.500 euros en actions belges, 6 euros pour les actions néerlandaises et françaises et 15 euros pour les actions américaines. En d’autres termes, pour ceux qui souhaitent simplement investir un peu d’argent de poche dans des titres belges, Re=Bel est une bonne option.

Chez ING Self Invest, KBC Bolero, Keytrade Bank, MeDirect, SaxoBank, les investisseurs paient 7 à 7,5 euros pour des ordres similaires sur des actions belges. En revanche, pour les petits ordres sur les actions américaines, l’investissement est légèrement moins cher chez les autres courtiers tels que Saxo Bank (9,75 dollars) et ING (10 dollars) que chez Belfius (15 euros). Qui sait, vous pourriez avoir envie d’acheter une action Baby Berkshire pour quelques centaines d’euros. Berkshire Hathaway est la société holding de l’investisseur le plus connu au monde, Warren Buffett. Les actions de classe B de Berkshire Hathaway, moins chères, sont également gérables pour les petits investisseurs.

Pour les ordres plus importants, d’autres acteurs peuvent être plus avantageux. Ceux qui souhaitent un peu plus de service ou plus d’informations sur les actions individuelles sont souvent mieux servis par un courtier un peu plus cher comme KBC Bolero. Ceux qui souhaitent également investir dans les options sur actions à long terme devraient explorer la plateforme de Lynx. Avec ING Self Invest, il y a toutefois un avertissement important. Pour utiliser l’application Self Invest, les clients doivent d’abord ouvrir un ING Lion Account. Cela coûte 1,9 euros par mois, sauf pour les jeunes de moins de 25 ans. En outre, l’application d’investissement d’ING Belgique facture chaque mois 0,0242 pour cent de droits de garde pour les actions, avec un minimum de 0,3025 euros par ligne.

Outre les participations, les conglomérats sont également un moyen pratique pour les investisseurs de se diversifier. Prenons l’exemple d’entreprises telles que les américaines Honeywell et General Electric, l’allemande Siemens, la néerlandaise Philips et la japonaise Softbank, qui opèrent dans des domaines et des pays très divers. Amazon est un exemple moderne de conglomérat. L’entreprise est une boutique en ligne et une plate-forme pour toutes sortes de services en un seul endroit.

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