Le Wallon aussi créatif et travailleur que le Flamand
Contrairement aux clichés, les Wallons sont productifs, créent des entreprises et innovent tant et plus. Dans certains domaines, ils supportent même la comparaison avec le nord du pays. Des raisons d’espérer, même si les problèmes structurels restent criants.
“Le Wallon n’est pas moins créatif ou plus fainéant que le Flamand.” Cette phrase de Gaëtan Servais, patron de l’invest liégeois Noshaq, utilisée comme titre par un quotidien, était quelque peu tirée de son contexte: il était surtout question, dans l’article épinglé, de la volonté de “renouer une Sainte-Alliance avec Nethys” pour œuvrer au développement de la Cité ardente. Mais cette phrase interpelle.
1. Les Wallons sont aussi productifs que les Flamands
2. Les Wallons créent de nombreuses petites et très petites entreprises
3. Le Wallon est aussi indépendant que le Flamand
4. La Wallonie innove énormément
5. Les Wallons sont à la pointe de certains secteurs
6. Le Wallon travaille… au noir
7. Les Wallons sont plus jeunes, les Flamands plus âgés
8. La Wallonie dispose encore d’espace pour se développer
9. Les Wallons travaillent mais le cadre est déficient
Dans un contexte où les caricatures émanant de la N-VA se multiplient à nouveau, pointant du doigt le Flamand travailleur face au Wallon paresseux, cette affirmation nous a donné envie de tirer le fil pour tenter d’étayer le propos. En allant à l’encontre des idées reçues. Le constat, forcément nuancé, dresse un portrait de la Région plus lumineux que celui trop souvent véhiculé pour des raisons partisanes par le monde politique du nord du pays. Un cliché malheureusement conforté par des déclarations maladroites de la gauche francophone, lorsque ses ténors évoquent avant tout la vertu wallonne consistant à profiter de la vie.
Le Wallon est-il travailleur et créatif? “C’est majoritairement vrai, rétorque Olivier de Wasseige, administrateur délégué de l’Union wallonne des entreprises (UWE). Gaëtan Servais a raison. Nous souffrons trop souvent du mal wallon consistant à s’autoflageller. Nous avons évidemment des défauts et des problèmes structurels à résoudre, nous souffrons de la difficulté qu’éprouve une minorité de gens à travailler, mais globalement, les Wallons sont extrêmement motivés dans les entreprises.” “L’entrepreneur wallon a autant d’énergie et de créativité que son collègue flamand, prolonge Pierre-Frédéric Nyst, président de l’Union des classes moyennes (UCM). Par contre, si l’environnement en Flandre est bienveillant par rapport à l’esprit d’entreprise, il ne l’est pas assez en Wallonie.”
En Wallonie, la proportion de gens qui travaillent dans le secteur public est supérieure à celle des deux autres Régions. Or, la productivité est moindre dans le public.
Avec des acteurs de terrain et des experts, chiffres à la clé, Trends- Tendances démêle le vrai du faux et dresse le portrait d’une Wallonie à la croisée des chemins. “Il n’y a aucune raison pour laquelle le Wallon serait plus paresseux que le Flamand”, clament l’économiste Giuseppe Pagano (UMons) et le capitaine d’industrie Bernard Delvaux (Etex, ex-Sonaca). “Le potentiel est immense en Wallonie mais il n’est pas assez valorisé”, plaide Philippe Destatte, président de l’Institut Destrée.
Dans le cadre des fêtes de fin d’années, nous ressortons nos meilleurs contenus au cas ou vous les auriez manqué. Ce dossier a été publié en février 2023.
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