La reprise après avoir racheté un concurrent chez Lasea: “Nous espérons mettre la main sur d’autres sociétés”

Axel Kupisiewicz, "Les mois plus calmes nous ont permis d'assurer la consolidation d'Optec." © F. Sierakowski / Isopix
Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Les activités ont déjà repris en septembre pour Lasea, qui a mis la main sur son concurrent montois Optec. Son CEO, Axel Kupisiewicz, se veut toutefois prudent, notamment à cause de l’annulation des salons et de la limitation des déplacements.

La rédaction de Trends-Tendances consacre son numéro de la semaine à la reprise.

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Toutes les entreprises n’ont pas l’occasion de racheter un concurrent en pleine crise. C’est pourtant ce qu’a fait la société liégeoise Lasea, numéro un européen du micro-usinage laser, en rachetant son concurrent montois Optec, lui aussi mondialement connu. La pépite wallonne vend ses machines de haute précision dans une soixantaine de pays à des multinationales relevant de secteurs aussi variés que l’horlogerie, l’électronique (plusieurs Gafa sont clients) ou encore les secteurs médical et pharmaceutique. Mais grâce à ce rachat, elle va pouvoir se développer davantage en Asie, se renforcer dans certains secteurs (académique, électronique) et surtout, proposer une gamme de produits plus étendue.

Les équipes ont profité des mois d’été, alors que les commandes étaient au point mort, pour assurer la consolidation d’Optec. “Nous avons pu réaliser la fusion des services et mettre en place le même système de reporting, explique Axel Kupisiewicz, CEO de Lasea. Le gros avantage était que l’entreprise rachetée se trouvait en Belgique. Nous pouvions donc voyager d’un site à l’autre. Nous allons maintenant mener des travaux pour réorganiser la partie production à Mons et engager sur place de nouveaux collaborateurs.”

Explosion des commandes

En fait, pour le groupe, la reprise des activités a déjà eu lieu en septembre, après une véritable traversée du désert entre mai et août. Dès la rentrée, les commandes ont explosé, permettant à Lasea d’enregistrer en 2020 une croissance de 27,8% si l’on ne tient compte que de sa filiale liégeoise, contre environ 30% les années précédentes. “Le mois prochain, nous serons déjà à 100% de notre capacité dans notre nouvelle usine mise en service fin 2020”, se réjouit le CEO. Celui-ci ne veut toutefois pas crier victoire trop vite. “Pour le moment, nous ne pouvons pas faire mieux. Mais il faut voir comment la situation évolue. Je reste prudent pour la fin de l’année car tous nos salons sont encore annulés au premier semestre. Or, l’exportation est très importante pour nous. Avoir des clients qui viennent visiter la société, qui voient les machines, etc., c’est quand même un gros atout. Par ailleurs, les contraintes sanitaires limitent le nombre de machines que nous pouvons installer à l’étranger, même si nous disposons de filiales dans nos deux principaux marchés, à savoir la Suisse et les Etats-Unis.”

La reprise, pour Lasea, passera aussi par de nouvelles acquisitions. Son patron en est persuadé: la crise crée des opportunités. “Nous espérons mettre la main sur d’autres sociétés plus petites qui n’ont pas la même structure financière que nous et connaissent des difficultés”, dit-il. Après avoir levé 16 millions d’euros en 2019 – soit la plus grosse levée de fonds de l’histoire de l’entreprise -, Lasea en a encore obtenu 1,5 million de ses actionnaires (Epimède, SRIW, Noshaq) en décembre. Objectif? Terminer de financer l’acquisition d’Optec – “les banques n’ont pas financé la totalité” – et repartir à l’offensive.

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