Fin de partie pour Atari qui dépose le bilan

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Le pionnier du jeu vidéo a déposé le bilan lundi. En dépit d’un plan de restructuration drastique et de résultats plutôt positifs en 2011-2012, Atari n’a pas réussi à rebondir.

La disparition d’Atari marque la fin d’une ère… Le pionnier du jeu vidéo et inventeur du mythique Pong, a dû se résoudre à jeter l’éponge lundi, après avoir été lâché par son premier actionnaire et prêteur BlueBay, en dépit d’une restructuration drastique menée laborieusement depuis quelques années.

Devancée de quelques heures à peine par ses filiales américaines, la maison mère française Atari SA (anciennement Infogrames SA) a annoncé en début de soirée son dépôt de bilan. Elle a indiqué avoir été “informée par son actionnaire de référence et principal créancier” BlueBay (29% du capital et des droits de vote) qu'”aucune solution n’a été trouvée à date” pour la cession de sa participation dans Atari, et qu’il “ne peut plus continuer à la soutenir”.

La ligne de crédit consentie par BlueBay -qui représente une créance de 21 millions d’euros- arrivant à maturité le 31 mars 2013 dans des “conditions de marché défavorables”, la maison mère française et ses filiales américaines (Atari Inc., Atari Interactive Inc., Humongous Inc. et California US Holdings) ont demandé à bénéficier des protections ouvertes par le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites et le Livre VI (Des difficultés des Entreprises) en France.

Aux Etats-Unis, le dépôt de bilan a été effectué auprès du tribunal de commerce du district sud de New York, et en France auprès du Tribunal de Commerce de Paris. Les filiales américaines cherchent par cette procédure à “s’émanciper du fardeau financier structurel de leur holding française” et à se procurer des fonds pour leur croissance future, essentiellement dans le domaine des jeux numériques mobiles.

“Un manque cruel de moyens”

Dans les 90 à 120 jours qui viennent, elles espèrent avoir cédé la totalité ou la quasi-totalité de leurs actifs, qui comprennent des marques connues, comme Pong, le premier jeu vidéo jamais commercialisé. Les marques américaines d’Atari soulignent à cet égard qu’elles sont devenues “un moteur de croissance” pour l’ensemble du groupe, grâce à leur recentrage sur les jeux numériques mobiles et les activités de licence.

Elles espèrent être aidées dans leur tentative d’émancipation par un financement de 5,25 millions de dollars apporté par le fond Tenor Capital. A Paris, la maison-mère n’a pas souhaité commenter “à ce stade” les déclarations de ses filiales américaines. Un porte-parole a simplement indiqué que les deux initiatives de part et d’autre de l’Atlantique procédaient de la “même logique consistant à se placer sous la protection de la loi de chacun des deux pays”.

Dans son communiqué publié à Paris, Atari souligne qu’elle “a cruellement manqué des moyens nécessaires au développement de son activité”, et ce après avoir pourtant “enregistré un résultat opérationnel courant positif en 2010/11 et 2011/12 et réduit son passif et ses engagements hors bilan “d’environ 130 millions d’euros”. “Grâce aux procédures en cours, et en particulier au process d’enchères aux Etats-Unis”, Atari et ses filiales vont “chercher à maximiser les produits de la vente dans le meilleur intérêt de la société et de tous ses actionnaires”, ajoute le directeur général Jim Wilson.

Fin décembre, la maison-mère avait préparé les esprits à la fin de l’aventure Atari en déclarant ne plus pouvoir compter sur de nouveaux financements de BlueBay.

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