Bourse : vers un “october crash” à la 1987 ?
De nombreux investisseurs voient des similitudes entre le cours du S&P 500 en 2023 et celui de 1987. Wall Street avait alors connu un “lundi noir” en octobre, avec des chutes très importantes. Un tel krach aurait un impact important sur les bourses européennes. Faut-il s’y attendre ?
Les gains ou pertes du passé ne sont bien entendu pas des garanties pour les mouvements futurs, mais de nombreux investisseurs voient des similitudes entre 2023 et 1987. C’est-à-dire une hausse conséquente entre le début de l’année et l’été (fin juillet et début août, respectivement), puis une légère baisse. Avant une chute importante : le 19 octobre 1987, les principaux indices de Wall Street ont connu une baisse de plus de 20%. Depuis, la journée porte le surnom de “Black Monday”.
La question que se posent ces investisseurs est donc : les cours vont-ils connaître le même sort en 2023 ? Pour les analystes de Ned Davis Research, les similitudes sont en effet “frappantes”, mais cela ne voudrait pas dire qu’il faudrait forcément s’attendre à un krach en octobre. C’est ce qu’ils écrivent dans une récente note, consultée par Insider.
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Similitudes… mais aussi différences
D’abord, ils expliquent cette “correction” du S&P 500, depuis la fin de l’été. “Les moyennes pondérées en fonction de la capitalisation ont enregistré des gains importants depuis le début de l’année, mais la ‘largeur’ sous-jacente du marché (pourcentage d’actions qui sont en hausse, NDLR) a été faible. Les craintes d’inflation ont poussé les taux d’intérêt à la hausse, suscitant des inquiétudes quant à d’autres hausses de taux. Les secteurs sensibles aux taux ont sous-performé. Plus récemment, le dollar s’est renforcé, ce qui pourrait entraver la reprise des bénéfices. À l’approche du mois d’octobre, le S&P 500 a perdu près de 8 % par rapport à son plus haut niveau de l’été”, écrivent-ils.
Une description qui résume 2023, mais aussi 1987, ajoutent-ils. Mais les similitudes s’arrêtent déjà là, et de l’autre côté, il y a de nombreuses différences. Par exemple, après le “lundi noir” d’il y a 36 ans, des mesures ont été prises pour interrompre les négociations (si le cours chute de 7%, de 13% ou de 20%). De telles chutes sur une journée sont donc quasi impossibles aujourd’hui.
Une autre différence réside dans le pic de l’année en cours. Cette année, le S&P 500 a augmenté de près de 20% entre début janvier et son niveau le plus élevé de l’année. En 1987, la hausse était bien plus vertigineuse : il avait augmenté de près du double, rappellent les analystes. Une quelconque chute serait donc moins prononcée, de manière relative, comme la base est moins élevée, peut-on ajouter.
“Pas probable”
A échelle macroéconomique, les choses ne sont pas pareilles. Ce serait là la “plus grande différence”. En 1987, durant toute l’année, l’économie et l’inflation accéléraient. Cette année, “l’accélération de l’activité a été beaucoup moins forte”, remarquent les experts. Ils en concluent que les similitudes ne suffisent pas pour déduire qu’un krach à la 1987 soit probable.
Néanmoins, selon les experts de Bank of America, une baisse en octobre serait synonyme de bons retours d’ici à la fin de l’année.
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