Nouveau changement de CEO chez Ontex

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Les résultats du troisième trimestre sont loin d’être catastrophiques, mais les marges sont sous pression et l’endettement, élevé. Gustavo Calvo Paz aura fort à faire pour redonner confiance aux investisseurs.

Il n’aura pas fallu deux ans au producteur de solutions d’hygiène personnelle pour bébés (couches), femmes (tampons) et personnes âgées (incontinence) pour prendre congé d’Ester Berrozpe. Elle sera remplacée par Gustavo Calvo Paz, un argentin, ancien de Kimberley Clark. Contrairement à celle qui avait été réservée au CEO précédent, la patience s’est rapidement émoussée, en partie sans doute à cause de l’incessante dégradation de la situation financière de l’entreprise. Fin septembre, le ratio d’endettement (dette financière nette/cash-flow opérationnel, ou Ebitda) était de 7,7; il devrait reculer à 6,5 fois d’ici la fin de l’année, ce qui reste très élevé. Le nouveau CEO aura fort à faire pour atteindre le niveau plus acceptable de 3 à 4 fois l’Ebitda.

Le rapport trimestriel n’était pourtant pas catastrophique. Nous saluerons l’augmentation de 24,6% du chiffre d’affaires (CA), qui a bondi de 512,3 à 638,1 millions d’euros en glissement annuel, soit 6,4% de plus que le consensus, arrêté à 600 millions. La croissance organique (hors acquisitions et cessions) a atteint 17% (volumes: +4%, prix: +13%). L’Ebitda des activités poursuivies est en revanche très contrasté: il a chuté de 41,3% en rythme annuel (de 40,9 à 24 millions d’euros; consensus: 27,5 millions), mais progressé de 28% par rapport au 2e trimestre, ce qui explique la hausse de 5,1% à 5,6% de la marge d’Ebitda en glissement trimestriel. En rythme annuel, cette même marge a cédé 610 points de base (elle était de 11,7% initialement). Le CEO s’est fixé pour priorité absolue d’alléger la dette, en vendant notamment les activités brésiliennes; les marges devraient donc continuer à s’améliorer.

Conclusion

On n’a plus aucune nouvelle des négociations préliminaires avec American Industrial Partners, propriétaire d’Attindas, actif dans le même secteur qu’Ontex. Lorsque l’inflation a commencé à flamber, l’entreprise belge, dont la structure n’était pas encore optimale, affichait un déficit de compétitivité, surtout en Europe. Cette situation se traduit aujourd’hui par une forte pression sur les marges et par un ratio d’endettement élevé. Il ne reste donc plus qu’à attendre l’annonce de la cession du pôle brésilien et, peut-être, de l’adoption d’un plan de crise. En tout état de cause, le rapport plancher (rentabilité)/sommet (ratio d’endettement) devrait être derrière nous. Pour l’investisseur conscient du risque.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 6,24 euros

Ticker: ONTEX BB

Code ISIN: BE0974276082

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 501,6 millions EUR

C/B 2021: –

C/B attendu 2022: –

Perf. cours sur 12 mois: -17%

Perf. cours depuis le 01/01: -15%

Rendement du dividende: –

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