Ces patrons français qui dirigent des entreprises belges
Des poids lourds du Bel 20 comme Solvay, Proximus ou UCB, de grandes entreprises comme Agfa-Gevaert, Delhaize ou John Cockerill et bien entendu les filiales belges de groupes français comme Carrefour, Veolia ou Axa. On ne compte plus les patrons – les patronnes sont plus rares – français qui dirigent des sociétés belges. Pourquoi y en a-t-il donc autant ?
Cela s’explique par la proximité géographique et culturelle mais aussi économique : la France est le deuxième client des exportateurs belges (65 milliards d’euros !) et le premier des exportateurs wallons (20% du total). Nos voisins sont également les deuxièmes plus gros investisseurs étrangers en Belgique (après le Royaume Uni, un effet du Brexit sans doute) et les plus gros créateurs d’emplois, selon le dernier baromètre réalisé par EY. Les entreprises françaises sont par ailleurs les 3e fournisseurs des sociétés belges. “Ces échanges créent des relations privilégiées, beaucoup d’entreprises belges ont des filiales en France et souvent même des actionnaires français, dit Olivier de Wasseige, le CEO de l’Union wallonne des entreprises. A un moment donné, cela peut contribuer à ce que des dirigeants français soient invités à exercer en Belgique.”
A la veille de l’élection présidentielle française, nous avons interrogé une quinzaine de ces patrons français actifs dans des sociétés belges. Ils nous racontent leur arrivée en Belgique et les différences entre le management à la belge et à la française. Et comme nous sommes dans un contexte électoral, ils tentent aussi de nous expliquer pourquoi l’extrême-droite est si forte en France et si faible en Belgique francophone.
Interviews:
Alix Hubin (Plastuni): “La vie est considérablement moins stressante qu’à Paris”
Jean-Christophe Tellier (UCB): Il a quitté la Californie pour… Braine-l’Alleud
Etienne Bouas-Laurent (Axa Belgium): “Généralement, le bon sens triomphe”
Pascal Juery (Agfa-Gevaert): “Un Européen convaincu”
Philippe Voisin (Crelan): “Les rapports sont moins verticaux”
Guillaume Boutin (Proximus): “Je me sens adopté!”
Thibaud Elzière (eFounders): “Je suis devenu résident belge avant ma première boîte”
Christian de La Villehuchet (Havas Belgique): “Les Belges trouvent toujours un terrain d’entente”
Jean-Luc Maurange (John Cockerill): “En Belgique, il ne faut pas imposer mais convaincre”
Pierre-Antoine Dusoulier (iBanfirst): “En Belgique, on a vite besoin de sortir des frontières”
Nicolas Germond (Veolia Belux): “Bruxelles vit plus sur l’international
David Martin (La Paix): “Je suis apolitique”
Jean Combalbert (Eden Biocapital): “Diriger des Belges, c’est plus facile”
Bertrand Gosselin (Thalys): “Le fait hiérarchique est moins prononcé qu’en France”
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