Alix Hubin (Plastuni): “La vie est considérablement moins stressante qu’à Paris”
“Les relations avec le personnel sont grosso modo les mêmes qu’en France”, selon Alix Hubin.
Alix Hubin et son mari avaient acquis voici 40 ans Somater, un groupe français spécialisé dans l’emballage. En 1998, Somater achète une entreprise à Ninove, Plastuni. “Mon mari et moi faisions l’aller-retour en Belgique une fois par semaine. En 2013 mon fils nous a succédé en France. Pour que la transition se passe bien, nous avons décidé de quitter la France pour diriger l’usine de Ninove“, dit-elle.
Le couple s’installe alors à Uccle. Un déménagement qu’ils ne regrettent pas, même s’ils ont pu être surpris au départ par un pays qui peut vivre des mois sans véritable gouvernement. “Nous aimons beaucoup la vie en Belgique, assure Alix Hubin. L’accueil a été formidable. Je peux vous dire que la vie à Bruxelles est considérablement moins stressante qu’à Paris et beaucoup plus agréable.”
Evidemment, il y a les particularités linguistiques. “L’usine de Ninove compte une centaine de personnes. Lorsque nous l’avons achetée, la moitié parlaient français. Aujourd’hui, ils ne sont plus que deux.” Sinon, “les relations avec le personnel sont grosso modo les mêmes qu’en France”, poursuit la CEO. Si ce n’est, peut-être, une plus grande présence syndicale. “Mais les négociations se déroulent sans problème particulier.”
Dans les relations avec la clientèle, “il existe en France un côté ‘tu me donnes, tu me prends, je te reprends’. En Belgique, le prix est le prix. Mais ce sont davantage des relations de confiance. Quand je suis arrivée il y a 24 ans, nous reprenions une affaire en faillite qui aurait disparu du paysage. Et ils ont tous gentiment et professionnellement joué le jeu, signant des contrats à long terme”.
La CEO de Plastuni avance deux explications à la plus grande présence de l’extrême droite en France que dans le sud de la Belgique. Un sentiment d’insécurité que “je ressens à Paris mais pas en Belgique”. Et l’exaspération des classes moyennes. “Je l’ai perçue en discutant avec nos ouvriers lors de la crise des gilets jaunes.” Mais le couple travaille à Ninove. Une ville où le Vlaams Belang a été à deux doigts de remporter la majorité absolue lors des dernières élections communales.
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