Jean-Luc Maurange (John Cockterill): “En Belgique, il ne faut pas imposer mais convaincre”

Jean-Luc Maurange, 60 ans, est originaire de Bordeaux, en Nouvelle-Aquitaine. © BELGAIMAGE
Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Jean-Luc Maurange est arrivé à Seraing en 2013, après une carrière qui l’avait conduit du Canada à l’Espagne.

Son arrivée en Belgique.Jean-Luc Maurange est arrivé à Seraing en 2013, après une carrière qui l’avait conduit du Canada à l’Espagne. “J’ai suivi un homme, Bernard Serin, dit-il. J’ai découvert une entreprise, une façon de travailler, une région, un pays…” Ce qui l’a surpris, c’est “le millefeuille institutionnel” de la Belgique. Avantage: un accès rapide et facile à “des décideurs de très haut niveau”. Inconvénient: la complexité de l’environnement politique et économique. “Entre le fédéral, les régions, les invests dans chaque région, on perd quand même beaucoup en efficacité, poursuit-il. Les plans de relance en sont un nouvel exemple.”

Le management à la belge. “En Belgique, il ne faut surtout pas vouloir imposer, il faut expliquer et convaincre, analyse Jean-Luc Maurange. Cette notion de consensus, on la retrouve partout, jusqu’en politique avec les gouvernements de coalition qui mettent parfois longtemps à se former.” Le CEO reconnaît que la posture n’est pas toujours spontanée pour les dirigeants français qui peuvent avoir tendance à débarquer en croyant tout savoir. “Il vaut mieux venir avec une approche plus modeste, dit-il. Car,après, quand les gens sont convaincus, ils montrent un dynamisme impressionnant. Quand on voit tout ce que nous réalisons au départ de Seraing, c’est exceptionnel!”

L’extrême droite à la française. “Le terreau de l’extrême droite française, c’est qu’une partie de la population est déçue économiquement et socialement que la France ne soit plus une grande puissance mondiale, analyse Jean-Luc Maurange. Pourtant, être la sixième ou septième puissance mondiale, c’est déjà très bien. Les Belges ont conscience de la taille et du rôle de leur pays. Mais cela n’empêche pas une volonté de rayonner au-delà des frontières. Il n’y a pas cette frustration que l’on sent en France. Par ailleurs, la capacité d’assimilation religieuse et culturelle me semble bien plus grande en Belgique, l’intégration est nettement plus apaisée. Regardez le monde politique: la présence de personnes issues de l’immigration dans les plus hautes fonctions est bien plus forte qu’en France.”

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