La Belgique va-t-elle échapper à la vague de licenciements du secteur IT ?

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Longtemps à l’abri des perturbations économiques, le secteur de la technologie et de l’informatique américain subit actuellement de grandes vagues de licenciements. La Belgique pourrait-elle vivre la même chose ?

De grandes entreprises technologiques aux États-Unis sabrent largement dans leurs effectifs. Des milliers d’emplois sont perdus outre-Atlantique. Dernière annonce en date : Amazon va licencier 9000 emplois supplémentaires. Le géant américain du commerce en ligne avait déjà annoncé en novembre dernier son intention de se séparer de 10.000 collaborateurs. Meta, la société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp a également annoncé dernièrement une grande vague de licenciements.

Dans ce contexte incertain, le cabinet de recrutement Michael Page a analysé si la Belgique pouvait elle aussi, dans un futur proche, subir une telle vague de licenciements dans le secteur IT.

Selon les experts du bureau de recrutement spécialisé, il n’existe pas de cause unique à ces licenciements.Les causes sont multiples : de la restructuration au sein d’une entreprise, aux défis financiers ou à la montée en puissance de l’automatisation et de l’IA de plus en plus importante”, explique Gregory Renardy, directeur général chez Michael Page.

Malgré les licenciements aux États-Unis, le cabinet de recrutement constate plutôt une croissance dans le secteur technologique belge. L’offre d’emploi dans le secteur est actuellement importante en Belgique. “Le nombre d’emplois est resté à peu près le même, mais nous constatons des changements entre les secteurs. Alors que pendant la pandémie, l’accent a été mis sur les médias sociaux et les achats en ligne, nous assistons aujourd’hui à une transformation numérique plus poussée d’industries telles que les soins de santé, le commerce de détail et la finance », commente le spécialiste.

Une forte présence d’entreprises biotechnologiques

Le contexte belge est aussi très spécifique explique le bureau de recrutement. Par exemple, la Belgique a une forte présence d’entreprises biotechnologiques et pharmaceutiques. Outre les entreprises internationales ayant leur siège en Belgique, il existe également un certain nombre d’entreprises pharmaceutiques belges telles qu’UCB, Janssen Pharmaceutica et GSK.

Cette forte présence d’entreprises biotechnologiques et pharmaceutiques renforce la demande de profils informatiques et technologiques pour soutenir la recherche et stimuler de nouveaux développements. Par conséquent, ces professionnels dotés de connaissances spécialisées et d’expérience dans des domaines tels que la bio-informatique, la science des données et le développement de logiciels sont très demandés chez nous. C’est pourquoi le marché des technologies de l’information en Belgique est tout simplement plus compétitif dans ces domaines.

L’influence de l’IA se fait sentir dans ce domaine

Dans le même temps, il ne faut pas négliger la percée de l’IA, qui se fait sentir sur le marché belge. Le risque existe que certains emplois soient remplacés par l’IA. Les experts de Michael Page constatent que malgré tout, de nouvelles opportunités d’emploi apparaissent. “Nous remarquons sur le marché belge de l’IT qu’il y a moins de demandes pour les rôles où la valeur ajoutée est plutôt faible et où le travail est automatisé, par exemple la saisie de données et le codage de routine. Mais en même temps, la demande augmente pour les fonctions liées à l’IA. Il suffit de penser à l’apprentissage automatique et aux éléments émergents tels que la blockchain et l’internet des objets”, ajoute Gregory Renardy.

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