Amid Faljaoui

ChatGPT, spéculation et cupidité humaine

Pendant que certains s’extasient sur ce qu’on peut faire avec ChatGPT , cette intelligence artificielle générative sans que l’oncomprenne bien ce que signifie ce suffixe, d’autres au contraire, nous disent de nous en méfier.

Quand ChatGPT et ses clones peuvent rédiger en quelques secondes des poèmes, un mémoire de fin d’études, composer une vidéo, un rapport marketing, une campagne publicitaire ou rédiger des milliers de lignes de code, l’attaque ne tarde pas à venir : ChatGPT et ses petits frères et sœurs ne risquent-ils pas de détruire des emplois. Voir aussi de favoriser la paresse intellectuelle jusqu’à peut-être, demain, décider à notre place de ce que nous faisons de nos journées. Et pendant que nous nous posons ces questions existentielles, des petits malins, eux, ont bien compris l’âme humaine. Ils savent que la cupidité est l’un des moteurs principaux de l’âme humaine.

D’ailleurs, le Wall Street Journal a consacré un reportage sur toutes ces start-up déclinantes qui en accolant juste les mots « intelligence artificielle » à leur nom de société arrivent à trouver des investisseurs voraces en recherche de gains rapides. Il est vrai que les investisseurs, amateurs ou plus avisés, sont souvent guidés par le syndrome FOMO. Une expression américaine qui est l’acronyme de 4 lettres pour Fear Of Missing Out, qui veut dire bêtement que l’humain a toujours peur de rater une bonne occasion.

Ici, l’investisseur naïf peut se laisser prendre. Il se dit que l’intelligence artificielle va bouleverser notre vie dans le privé et dans le boulot et qu’il est préférable d’ investir dès le départ dans ces start-up cotées en Bourse ou pas, de peur de rater le futur Google de l’intelligence artificielle. Donc, le Wall Street Journal a recensé qu’en 2022, plus de 2.6 milliards de dollars se soient déversés dans le capital de 110 start-up spécialisées ou soi-disant spécialisées dans l’intelligence artificielle générative. Je dis sciemment soi-disant, car de l’aveu même des spécialistes interviewés par le Wall Street Journal, il est souvent impossible de séparer les bonnes start-up des start-up bidon.

Si certains choisissent de passer leur tour, faute de pouvoir faire le distinguo, d’autres suivent bêtement le syndrome FOMO et foncent tête baissée comme les taureaux dans la corrida. Sauf que l’intelligence artificielle a remplacé le chiffon rouge. Comme toujours, ces personnes en quête de gains rapides ont des excuses en béton. Après tout, vous disent-ils, OpenAI, la société mère de ChatGPT est valorisée à 29 milliards de dollars alors qu’elle n’a quasi pas de chiffres d’affaires. Les autres, plus sceptiques, se diront que l’IA générative est une nouvelle mode. Il y a eu celle des cryptos, celle du Métavers, et avant elle celle du cannabis, et avant elle, celle de l’impression 3D…

Le pire, c’est que cette mode de l’intelligence artificielle est également portée par tous ces ingénieurs et chercheurs qui ont été virés en 2022 par les GAFAM. Comme ils ont tous reçu un généreux chèque de leur ancien employeur, ils lancent tous leurs boites ou rejoignent des start-up en quête de profils comme les leurs. Bref, la spéculation sur les actions et les start-up qui tournent autour de l’intelligence artificielle ne fait que commencer. A croire que la crédulité humaine soit imperméable à la lassitude. 

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