Sondage exclusif: PTB premier à Bruxelles, PS en Wallonie, Vlaams Belang en Flandre 

Raoul Hedebouw, Paul Magnette et Tom Van Grieken. (Photo by JAMES ARTHUR GEKIERE/Belga/AFP via Getty Images) (Photo by Thierry Monasse/Getty Images) (Photo by Horacio Villalobos#Corbis/Corbis via Getty Images)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les intentions de vote issues du sondage exclusif Kantar pour Trends Tendances révèlent une Belgique coupée en trois et confirment la montée des extrêmes. Il sera très compliqué de former des majorités après le scrutin du 9 juin. 

Le fossé politique entre la Flandre et la Belgique francophone risque d’être plus grand que jamais, au soir du 9 juin prochain, avec un Nord du pays à droite toute et deux Régions – Bruxelles et la Wallonie – teintées de rouge vif. Notre sondage exclusif Kantar pour Trends Tendances et les autres magazines de Roularta confirme cette perspective. 

Un pays divisé politiquement? La Belgique risque, en réalité, d’être coupée en trois, et non en deux, au lendemain des élections régionales, fédérales et européennes du 9 juin prochain. 

Bruxelles: le PTB en tête, au coude-à-coude avec le MR 

A Bruxelles, c’est le PTB qui prendrait le leadership, une évolution qui confirme le constat du dernier baromètre Le Soir/ RTL-TVI de ce début 2024. Avec 18,9%, les troupes de Raoul Hedebouw devanceraient le MR de Georges-Louis Bouchez, à 17,9%. Une marge infime si l’on tient compte de la marge d’erreur. Mais un virage tout de même dans la capitale où la majorité régionale serait sanctionnée: 14,2% pour Ecolo (mais davantage si l’on tient compte d’une liste commune avec Groen à la Chambre), 13,5% pour le PS et un tout petit 7,8% pour DeFI. Les Engagés restent fragiles avec 5,4% (alors qu’ils remontent en Wallonie). Une autre sonnette d’alarme doit retenir l’attention: avec 5,2%, le Vlaams Belang pourrait bien être en mesure de bloquer les institutions régionales, d’autant que son dauphin potentiel, la N-VA, est très critique aussi sur la gestion de la capitale. 

Wallonie: le PS sauve les meubles

En Wallonie, le PS sauve les meubles et reste le premier parti, avec une marge importante. Avec 24,3%, le parti de Paul Magnette devance le MR et le PTB qui sont au coude-à-coude avec, respectivement, 19,9% et 18,4%. Ecolo et les Engagés se battront pour la quatrième place avec 13,8% et 13,2%, mais la tendance est davantage positive pour le mouvement de Maxime Prévot, bourgmestre de Namur, que pour des verts en difficulté, dont les électeurs potentiels sont les moins assurés de leur vote. Au Sud du pays, la question sera de savoir si Paul Magnette sera disposé à négocier avec le PTB et s’il sera en mesure de composer sa fameuse majorité “la plus progressiste possible”. Au MR, on murmure que le parti s’agira d’être mathématiquement indispensable pour gouverner. Le score du PTB, en Wallonie et à Bruxelles, sera décisif, de même… que sa capacité d’ouverture. 

Flandre: le Vlaams Belang domine 

Il se confirme que le Vlaams Belang devrait être le grand vainqueur des élections, avec 25,5% des intentions de vote, mais aussi une base de votes garantis plus importante que les autres. La N-VA suit avec 20,6% et risque de se retrouver sous une forte pression de sa base. Il se confirme que le Vlaams Belang devrait être le grand vainqueur des élections, avec 25,5% des intentions de vote, mais aussi une base de votes garantis plus importante que les autres. La N-VA suit avec 20,6% et risque de se retrouver sous une forte pression de sa base, d’autant que, nous le verrons plus loin, les Flamands sont largement favorables… à une participation du Vlaams Belang au pouvoir. Et ce, même si Bart De Wever ne cesse de rappeler qu’il est hors de question, en l’état, de gouverner avec un parti qui doit d’abord nettoyer ses propres écuries. Derrière, Vooruit sauve les meubles (14,6%), en dépit de la crise provoquée par la démission de son président Conner Rousseau. Le CD&V (10,5%) et l’Open VLD (8%) ont bien du souci à se faire: ils sont devancés par le PvdA, pendant flamand du PTB, avec ses 10,9%. Groen (8,8%) ne décolle pas.

En tout état de cause, les présidents de partis, au coeur de cette Belgique coupée, devront être créatifs pour composer un puzzle tenant la route au niveau fédéral. 

Le sondage a été effectué du 22 janvier au 8 février 2024, auprès de 1000 personnes en Flandre, 1000 en Wallonie et 600 à Bruxelles. La marge d’erreur est de de 3,1% en Flandre et en Wallonie, et de 4% à Bruxelles. 

Retrouvez l’ensemble des articles de notre dossier “L’avenir de la Belgique se joue en 2024”

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