Quel jour choisir pour télétravailler?
Il n’y a qu’à regarder autour de nous, le retour au bureau se fait de manière progressive dans la plupart des entreprises. Pour les plus grandes, comme dans le secteur bancaire ou le secteur de l’assurance, c’est même l’un des grands challenges des dirigeants. Ils ne le diront jamais en public, mais certains PDG de ces institutions redoutent la rentrée et se posent la question de savoir comment faire rentrer une majorité du personnel après une si longue absence physique du bureau.
Bien entendu, les employeurs ne sont pas idiots, ils ont bien compris que basculer à 100% en télétravail risquerait de faire perdre une partie de l’âme de l’entreprise mais aussi sa productivité. D’ailleurs, chacun le sait, c’est au travers des rencontres physiques et non virtuelles que les idées s’échangent. Mes confrères du quotidien économique français Les Echos rappellent d’ailleurs que la communication non verbale représente plus de 70% des informations échangées. Autant dire qu’elle est nécessaire pour nouer des liens de confiance au sein du personnel mais aussi à l’égard du monde externe à l’entreprise.
Si l’on refuse le mercredi aux jeunes parents, pour ne citer qu’un seul exemple, il faudra aussi l’interdire aux autres pour des raisons d’équité et d’homogénéité.
Mais à côté de ce constat, ces mêmes employeurs savent que le télétravail a fait ses preuves durant la pandémie. Non seulement la productivité n’a pas baissé mais, dans bien des cas, elle a même augmenté. La question n’est donc plus de savoir si le télétravail sera autorisé, mais combien de jours par semaine? Aujourd’hui, le nombre peut varier de un à trois jours pour les plus grandes sociétés.
Au-delà du nombre de jours de télétravail, reste une question lancinante: quel(s) jour(s) de la semaine choisir? Et là, c’est plus compliqué d’apporter une réponse univoque. Les Echos ont raison de rappeler que “avant l’épidémie, les patrons n’aimaient pas trop qu’on prenne le lundi en télétravail car il prolongeait le week-end, ils n’aimaient pas non plus qu’on prenne le vendredi car il avançait le week-end, et ils n’aimaient pas non plus qu’on prenne le mercredi, synonyme de jour des jeunes mamans ou jeunes papas”.
Mais aujourd’hui, tenir ce discours – en tout cas officiellement – n’est plus possible. D’abord, parce que la pandémie a montré qu’on pouvait être productif en travaillant de chez soi. Difficile de le nier, puisque les patrons ont été eux aussi bloqués à domicile. Ensuite, parce que si l’on refuse le mercredi aux jeunes parents, pour ne citer qu’un seul exemple, il faudra aussi l’interdire aux autres pour des raisons d’équité et d’homogénéité.
Pour le reste, il est vrai que le choix du jour de télétravail peut virer au casse-tête. Le lundi? Oui, mais c’est un bon jour pour fixer les objectifs de la semaine. Le vendredi? Oui, mais certains hésiteront à le faire pour s’éviter des remarques désobligeantes du style “bon week-end, cher collègue”. Quant aux mardis et jeudis, s’ils sont mieux considérés par les dirigeants d’entreprises, ils sont aussi parfois boudés par les employés car ils cassent la semaine en deux parties inégales.
En fait, l’honnêteté oblige à reconnaître qu’il n’y a pas de réponse unanime. Les seuls éléments à garder à l’esprit, c’est que l’entreprise ne soit pas désorganisée, que l’esprit d’équipe soit sauvegardé, qu’il y ait de la confiance de part et d’autre, et surtout, sans doute l’élément le plus important, il faut que les cadres intermédiaires soient mieux formés pour apprendre à gérer leur équipe à distance. Donc, ces cadres doivent au plus vite apprendre à mieux déléguer. C’est un critère qui n’était pas pris en considération avant le covid et qui ne figurait pas dans les critères de compétence des candidats. Mais ça, c’était avant la pandémie. C’était il y a un siècle!
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