Réforme de l’enseignement supérieur: PS et Ecolo jusqu’au boutistes avec le PTB?

Benoîg Dispa, chef de groupe des Engagés, réclame un avis du Conseil d'Etat. BELGA PHOTO JONAS ROOSENS
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Malgré le tollé suscité par leur majorité alternative, socialistes et écologistes persistent et veulent voter ce jeudi la réforme controversée. Même si des dents grincent en interne. MR et Engagés veulent l’éviter en réclamant l’avis du Conseil d’Etat.

Le PS et Ecolo ont suscité des réactions outrées en votant une réforme du décret “paysage” de l’enseignement supérieur en commission, la semaine prochaine. Sur la forme, parce que le texte est passé par une majorité alternative avec le soutien (indispensable) du PTB, donnant l’image d’une Belgique francophone cédant sans sourciller aux communistes. Et sur le fond, les milieux académiques jugeant cette adaptation “précipitée”, tandis que l’on critiquait le “mauvais signal” envoyé aux étudiants en assouplissant à nouveau les conditions de réussite.

En dépit de la fronde, rien n’y fait. Les députés socialistes et écologistes veulent persister et signer en séance plénière, ce jeudi. Pour entendre un début de regret, il faut tendre l’oreille en coulisses et en off: “Paul Magnette et Jean-Marc Nollet ont voulu donner une leçon à Georges-Louis Bouchez, qui le mérite. Ils pensaient mettre en place une majorité alternative avec les Engagés, c’était le scénario de rêve. Mais ce n’est pas arrivé et ils sont désormais obligés de continuer coûte que coûte.” Avec le PTB.

Un avis du Conseil d’Etat

Les Engagés devraient même solliciter, au même titre que le MR, un avis du Conseil d’Etat pour tenter d’empêcher le vote – mais c’est tout sauf une garantie, car une majorité pourrait décider d’avancer malgré tout. “Objectivement la situation est quasi tragique, souligne dans Le Soir Benoît Dispa, chef de groupe des Engagés. A force d’avoir voulu contourner le MR, PS et Ecolo sont en train de provoquer une embardée dans l’enseignement supérieur comme on en a rarement vu. Nous, nous restons sur notre ligne, celle de la raison.”

“Chaos, amateurisme et improvisation. Je ne vois que des critiques sur le texte PS/ECOLO/PTB. Nous allons tout faire pour que ce mauvais texte ne passe pas“, clame Pierre-Yves Jeholet, ministre-président MR.

Si on veut rassurer les étudiants avant le début de leur session, il faut que les règles soient claires avant les examens, insiste Rodrigo Demeuse, député Ecolo. C’est l’enjeu de la séance de ce jeudi.” “Rassurez-vous, nous avons demandé l’avis à un cabinet d’avocats, tout est en ordre”, grinçait Delphine Chabbert, députés PS, lors d’un débat tendu avec un libéral sur BX1. Tandis que son collègue Martin Casier se fendait d’un long arguementaire pour expliquer qu’il ne s’agit pas d’un retour en arrière.

PS et Ecolo semblent persister dans une logique jusqu’au-boutiste avec le soutien du PTB. “Ce qu’il se passe est impressionnant, commentait dans La Libre cette semaine Isolde Van den Eynde, éditorialiste de Het Laatste Nieuws, principal quotidien du nord du pays. En Flandre, on ne voit plus de différence entre le PS et le PTB.

Le résultat de ce charivari, c’est aussi un gouvernement francophone en état de mort clinique. Pierre-Yves Jeholet, son ministre-président libéral, estime que le PS et Ecolo ont tiré la prise, tandis que ces derniers voudraient… continuer comme si de rien n’était.

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