Le marché belge du streaming ne rémunère pas équitablement les auteurs, déplore la Sabam

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L’an dernier, les revenus issus des plateformes musicales de streaming ont passé le cap des 100 millions d’euros en Belgique. Un chiffre impressionnant qui masque néanmoins une autre réalité: seule une poignée d’auteurs-compositeurs peuvent vivre de leurs revenus en ligne, déplore la Sabam.

Le gâteau est réparti comme suit: les plateformes gardent 30% des revenus pour elles, les interprètes et labels reçoivent 55%, ce qui laisse 15% “seulement aux auteurs et aux compositeurs d’une chanson”, décompte dans un communiqué dimanche la société belge qui valorise leurs droits. “Autrefois, nous payions 20 euros pour un album contenant 10 à 20 titres. Aujourd’hui, pour ce prix, vous pouvez vous abonner à un service de streaming pendant deux mois et avoir accès instantanément à des millions de titres”, observe en outre le responsable “Musique” à la Sabam, Steven Desloovere.

Ces deux constats en amènent un autre: sur les 17.819 auteurs auxquels la Sabam a pu distribuer une rémunération l’année dernière pour l’utilisation en ligne de leurs œuvres musicales, seuls 862 ont reçu plus de 1.000 euros, constate-t-elle.

La Belgique est particulièrement mal lotie, avec son marché éclaté entre différentes communautés linguistiques sur un territoire déjà restreint. Le streaming musical ne représente ainsi qu’un dixième (11%) des revenus issus des droits d’auteurs, contre un quart à l’échelle européenne et un tiers au niveau mondial. “Mais c’est surtout notre manière de consommer qui a un impact majeur”, insiste la Sabam. Ainsi, seul un Belge sur dix est abonné à un service de streaming. C’est trois fois moins qu’en France et même quatre fois moins qu’aux Pays-Bas. En outre, les Belges ont plus tendance à souscrire aux abonnements gratuits que payants. Le nombre d’abonnés payants est en effet jusqu’à 30% inférieur à celui de nos voisins, note la Sabam. Or, “les abonnements gratuits rapportent aux auteurs et compositeurs 10 fois moins de revenus qu’une version payante”, rappelle Steven Desloovere.

À cela s’ajoute le fait que les Belges consomment peu de musique noire-jaune-rouge. L’an dernier, 34% des morceaux écoutés sur les plateformes en ligne étaient locaux, contre 38% en 2022.

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