Avec les carburants verts, des tickets d’avion presque deux fois plus chers

Avion Ryanair
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Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Les carburants verts pour avion resteront toujours plus chers que le kérosène, estime Dave Calhoun, CEO de Boeing. Cela devrait augmenter structurellement le prix des tickets.

Il ne faut pas se faire d’illusion, voler avec du carburant décarboné coûtera plus cher. Dave Calhoun, CEO de Boeing, estime qu’avec les carburants verts, « je ne pense pas que nous arriverons au prix du Jet A (kérosène, NDLR). Je ne pense pas que cela arrivera jamais » a-t-il déclaré devant des dirigeants de compagnies aériennes, selon le Financial Times. Comme le carburant représente 25 à 40% du coût des compagnies, l’impact sur le ticket  devrait donc être substantiel.

A peine 1% des carburants utilisés aujourd’hui

Le secteur aérien, sur la sellette en raison de ses émissions, n’a pas beaucoup d’options pour décarboner les vols. Il peut améliorer la performance des avions avec des moteurs moins gourmands, et aussi recourir à des carburants dont le bilan CO2 est plus favorable que le kérosène, les SAF (sustainable aviation fuels, carburant durable). Ils sont fabriqués à base de déchets animaux, d’huile de cuisson, de végétaux. Actuellement les carburants SAF, utilisés en dilution dans le kérosène, ne représentent pas 1% du total des carburants consommés. Ils coûtent au moins 3 fois plus cher que le kérosène.

Des tickets presque deux fois plus chers ?

D’ici 2030, des vols 100% SAF pourraient être organisés, une fois que les essais et les certifications seront réalisés par Boeing et Airbus. Aux cours actuels, ils pourraient quasiment doubler le prix du ticket moyen.

Les carburants SAF ne sont pas zéro émission, mais peuvent avoir un bilan carbone jusqu’à 80% inférieur au kérosène. La solution à long terme est le recours à l’hydrogène, mais cette approche demande encore beaucoup de développement.

L’utilisation massive de carburant SAF est poussée à la fois par des obligations européennes, qui imposent un taux minimum, et la volonté des compagnies de montrer leur souci de réduire leurs émissions. Mais la part de carburant SAF reste encore très marginale, les aéroports doivent encore s’organiser pour pouvoir approvisionner les compagnies.

Une autre manière de réduire les émissions rapidement serait de voler moins. Il a été question d’un phénomène de  flygskam (honte de voler en suédois), mais il n’est pas très visible. Les réservations pour cet été battent des records, l’avion reste très populaire.

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