Ce que l’inondation à Dubaï nous dit sur le réchauffement climatique… et les égouts

nondation à Dubaï. (Photo by GIUSEPPE CACACE/AFP via Getty Images)

Dubaï sous eau. Les images spectaculaires montrent une chose : un système d’égouts efficace est essentiel pour affronter la pluie. Avec le réchauffement climatique, les pluies diluviennes devraient devenir de plus en plus fréquentes, partout dans le monde.

Les extrêmes vont devenir plus extrêmes, voilà le mot d’ordre souvent répété par les experts scientifiques, quand ils parlent des événements météorologiques et de l’impact que le réchauffement climatique a sur eux. La ville de Dubaï a ainsi récemment fait les frais de conditions météorologiques extrêmes : des pluies de 254 millimètres en une journée se sont abattues sur les Émirats arabes unis. C’est l’équivalent de ce qui tombe en près de deux ans et un record historique.

Autoroutes et aéroports sous l’eau, maisons inondées, les images spectaculaires ont vite fait le tour du monde. Le problème, c’est qu’il n’y pas ou que très peu d’égouts… Vu le peu de pluie qu’il y a habituellement, l’eau tombée du ciel s’évapore normalement des rues. Là où il n’y a pas de goudron, le sable absorbe l’eau rapidement. Mais un des problèmes ici est que le goudron empêche justement l’eau d’atteindre le sable.

Les villes ne sont pas prêtes pour ces pluies

Ces pluies diluviennes sont peut-être un exemple extrême, mais il montre que les villes ne sont aujourd’hui pas toujours prêtes pour gérer des pluies importantes. Surtout les villes qui ont ainsi été construites sur une ancienne zone inhabitable, comme un désert. Elles n’ont pas d’endroit vers où évacuer toute cette eau, ni même de moyens pour l’y acheminer.

Mais ce ne sont pas que ces villes construites en plein désert qui sont concernées, rapporte CNBC. C’est aussi le cas dans des régions où il pleut plus souvent et où les villes sont équipées de systèmes d’évacuation des eaux. A New York par exemple, l’année dernière en automne, écoles et routes avaient été inondés et métros et trains ont dû être mis à l’arrêt. C’est que les égouts sont souvent plein de déchets et sont donc vite bouchés lorsqu’il pleut beaucoup en peu de temps. Même constat à Paris, en été 2023, où même des stations de métro avaient été sous eau après des orages.

L’IA à la rescousse

Et c’est aussi le cas lorsque les égouts sont nettoyés régulièrement. Cela a eu lieu l’année dernière à Porto, au Portugal. “La quantité d’eau était si importante et si inhabituelle qu’elle a entraîné toutes les branches et même les déchets dans les systèmes d’égouts qui étaient auparavant propres, et les a bloqués. Lorsque toute cette eau commence à s’accumuler, il est très difficile pour les autorités de savoir exactement ce qui se passe partout en même temps”, explique Tiago Marques, CEO de Greemetrics.AI, à CNBC. Il s’agit d’une société qui utilise des capteurs et l’analyse de données pour gérer l’état des égouts et l’évacuation des eaux de pluie et travaille avec des communes au Portugal. Avec les données météo en temps direct, elle permet aux villes de se préparer aux pluies mais aussi de prévenir et d’évacuer les habitants lorsque le niveau de l’eau monte.

“Les systèmes d’évacuation des eaux de pluie ne sont pas adaptés aux flux que nous observons actuellement avec le changement climatique et avec des précipitations extrêmement concentrées. Vous obtenez une saturation du système, qui n’a aucun moyen d’évacuer les quantités d’eau qui sont tombées. Cela finit par remonter à la surface et provoquer des inondations urbaines, qu’il s’agisse de tunnels, d’autoroutes ou des parties les plus basses de la ville”, réfléchit-il plus largement. “Ce qui se produisait tous les 100 ans commence à se produire tous les 10 ans. Les inondations qui se produisaient tous les dix ans commencent à se produire tous les deux ans. L’adaptation au changement climatique passe par la mise en place de technologies de résilience.”

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