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Pourquoi l’Islande peut se permettre de donner des leçons aux grands

L’équipe de football islandaise a visiblement surpris tout le monde par ses prouesses. Pourtant, il n’y a pas qu’au foot que ce pays s’est distingué comme le rappellent nos confrères de La Tribune.

En économie, c’est pas mal du tout, non plus. Les faits d’abord : l’Islande a aujourd’hui un taux de croissance (4% en 2014) nettement plus élevé que la croissance européenne. Ce petit pays a un taux de chômage de 4% contre 10% en moyenne pour la zone euro. Et pourtant, il ne faudrait pas croire qu’il vit à l’abri des tourments de l’histoire ou de l’actualité.

L’Islande a également connu et subi de plein fouet la crise de 2008. Le pays devait même ne jamais s’en remettre, car il était devenu trop dépendant du secteur bancaire. En effet, par le passé, l’Islande, pays de pêcheurs avait souffert de la crise de la pêche durant les années 80-90.

Pour ne plus être dépendant de sa première ressource, l’Islande a voulu imiter l’Irlande est a commencé à séduire le monde financier et bancaire pour qu’il s’installe en force sur son territoire. Il l’a tellement bien fait, que ce pays en a d’abord profité au maximum jusqu’à ce que la crise éclate en 2008.

Là, les investisseurs se sont rendu compte que l’Islande était une bombe en puissance, car les actifs du secteur bancaire islandais représentaient plus de 1000% de son PIB.

Les experts parlent de miracle islandais car ce pays semble être sorti plus vite de la crise que l’Italie, la Grèce, l’Espagne ou le Portugal.

Je vous passe les détails, mais le pays a réagi très durement et très rapidement. Il a refusé, par exemple, de rembourser les clients étrangers victimes des faillites bancaires en Islande. Il a laissé certaines banques très endettées mourir sans lever le petit doigt. Le coût social a été très dur et très violent pour la population.

Mais en 2014, le PIB islandais avait retrouvé son niveau de 2008. En clair, l’effet de la crise avait été effacé. C’est pourquoi, les experts parlent de miracle islandais car voilà un pays qui semble être sorti plus vite de la crise que des pays comme l’Italie, la Grèce, l’Espagne ou le Portugal. Cela a surtout étonné les experts car les Islandais n’ont pas agi comme les autres l’ont fait. Ils n’ont pas écouté les banquiers qui avaient annoncé la fin du monde, si leur secteur n’était pas soutenu et la fin du monde n’a pas eu lieu. Mieux encore selon nos confrères de La Tribune, l’Islande a introduit “une forme de morale dans le traitement de sa sortie de crise”.

C’est comme cela que les trois patrons des trois grandes banques ont été condamnés à 18 mois de prison, et même le premier ministre de 2008 a été condamné sans sanction par un tribunal en 2012. Plus récemment encore, le simple fait que la femme de l’actuel premier ministre ait été citée dans le scandale des Panama Papers a suffi à l’obliger à démissionner. Bref, le peuple islandais est devenu très chatouilleux en matière de scandale financier. Oui, c’est vrai, ce petit pays peut se permettre de donner des leçons aux grands et pas simplement en matière de football !

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