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La crise est finie ! Du moins celle du printemps…

La crise est finie… depuis juin 2009. C’est ce qu’a sentencieusement affirmé, en tout début de semaine, le National Bureau of Economic Research, ce curieux organisme privé qui officialise les cycles conjoncturels aux Etats-Unis.

La crise est finie… depuis juin 2009. C’est ce qu’a sentencieusement affirmé, en tout début de semaine, le National Bureau of Economic Research, ce curieux organisme privé qui officialise les cycles conjoncturels aux Etats-Unis. Il a précisé qu’un ralentissement économique futur constituerait donc une nouvelle récession et non une poursuite de celle (tout aussi officiellement) entamée en décembre 2007.

Quel soulagement ! Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, voilà que le fonds Pimco fait part de son appétit pour les obligations émises par les banques. Une vraie bonne nouvelle ! De fait, en expliquant que ce papier rapporte 1 % de rendement additionnel après couverture du risque, le premier fonds obligataire de la planète souligne que la couverture de ce risque ne se paye pas (plus) très cher. En un mot comme en cent, le secteur bancaire ne fait pas (plus) très peur.

Cette profession de foi rassure à l’heure où l’on retarde les stress tests pour les banques grecques et peu après l’affirmation suivant laquelle les banques allemandes devaient se recapitaliser à hauteur de 105 milliards d’euros, pas moins ! Et alors que la situation de la banque Anglo Irish ait été jugée sans espoir, au point que le très massif renflouement attendu de la part de Dublin ait valu à la verte Eire un rating virant au rouge. Les banques britanniques, de leur côté, ploieraient toujours sous une montagne de crédits immobiliers douteux. Les déclarations rassurantes de Pimco tombent donc à pic. Sauf qu’elles concernent… les banques américaines, dont la situation est jugée plus encourageante que celle de leurs consoeurs européennes. Dommage !

Le Vieux Continent peut toutefois se consoler sur ce même marché du crédit, avec la détente intervenue sur le terrain souverain. Après tout, les pays composant le désobligeant acronyme PIGS ont toujours rencontré une forte demande pour leurs émissions. Et voilà que le Government Pension Fund Global, ce fonds souverain norvégien qui est rien moins que le deuxième du monde, annonce avoir amassé des obligations espagnoles, portugaises et même grecques au cours du premier semestre. Lui qui les avait massivement vendues l’an dernier. Les taux, aujourd’hui beaucoup plus élevés, compensent donc le risque, juge-t-on à Oslo.

Le marché obligataire se détend en fait sur un large front, et ceci de part et d’autre de l’Atlantique. On observe de gros volumes d’émissions de la part des groupes privés, couplés à une baisse continuelle des primes de risque exigées par les investisseurs. Quand on gratte un peu, on s’aperçoit toutefois que les chiffres pointés ici et là sont les meilleurs depuis… avril ou mai derniers. On peut donc affirmer sentencieusement que l’alerte du printemps dernier est passée. Et que toute rechute serait une poursuite de la grande crise entamée en décembre 2007…

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