Amid Faljaoui
Tesla, la concurrence du chinois BYD et votre femme de ménage
La grande différence entre le monde politique et le monde du business, c’est que dans le monde du business, tout va très vite, rien n’est figé. Les rois d’hier peuvent être relégués à la deuxième place le lendemain.
Prenons, par exemple, la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre de la France. Les médias se sont surtout braqués sur sa jeunesse, sur ses 34 ans. Peu d’observateurs ont par contre relevé que son discours d’intronisation, dynamique et optimiste, reprenait les thèmes de la nouvelle société de Jacques Chaban Delmas et le discours de Nicolas Sarkozy sur le mérite et l’importance du travail. Un jeune politique en arrive donc, en 2024, à sortir des discours tenus il y a plus de 40 ans par Jacques Chaban Delmas pour faire rêver la France. Un tel constat révèle, en creux, et c’est cruel à dire, que les progrès et les changements ont été minimes en 40 ans sur le plan politique en France. Et en Belgique, ce n’est guère mieux.
Dans le business, en revanche, il n’en va pas de même. Si vous ne bougez pas, vous perdez votre place séance tenante. Prenez le cas d’Apple. La firme à la pomme occupe la place enviée d’entreprise la plus chère au monde puisque sa capitalisation boursière frôle aujourd’hui les 3000 milliards de dollars en Bourse. C’est historique. Mais ses bons résultats n’ont pas empêché Apple de se faire piquer sa place de premier de classe par Microsoft. Grâce à quoi ? Mais grâce à l’intelligence artificielle. Le patron de Microsoft a eu l’intelligence de miser sur le bon poulain. Il a injecté 13 milliards de dollars dans Open AI, la maison-mère de ChatGPT. Et il a bien fait. Ces 13 milliards ont fait grimper la valorisation de Microsoft de 1000 milliards de dollars en un an. Le cours de l’action Microsoft a pris 60% en 2023.
Un autre exemple est ExxonMobil. Seuls les plus anciens se souviendront qu’en 2011 c’était une entreprise polluante qui était l’entreprise la plus chère du monde. Autant dire qu’en 13 ans de l’eau a coulé sous les ponts.
On est donc loin du monde statique des politiques qui confondent bruit et mouvement.
D’autant plus que si Apple a perdu sa première place, elle peut se consoler en se disant qu’elle a ravi le titre de premier vendeur de smartphones devant Samsung. Là aussi, c’est une première. Jusqu’ici Apple était le leader sur le segment des smartphones haut de gamme. Depuis peu, l’iPhone est aussi le premier de classe en volume. Là encore, rien n’est figé. La preuve Samsung compte bien revenir à la première place et vient de dévoiler un smartphone bourré à l’intelligence artificielle. Il permettra notamment à ses détenteurs d’avoir de la traduction simultanée. Une chose bien utile lorsqu’on voyage à l’étranger et que l’on ne connaît pas la langue locale. Il proposera aussi une IA qui permettra d’avoir des résumés de conversation ou des prises de note, etc, etc.
Une autre information qui montre que tout va vite dans le monde du business est la percée des voitures électriques BYD. Jusqu’à présent Tesla était le champion mondial incontesté du secteur. Si c’est encore le cas aux États-Unis, ce ne l’est déjà plus en Chine où une marque locale BYD lui a ravi la première place. Tesla n’est pourtant pas aux abois, je vous rassure. D’abord parce qu’ils se battront pour récupérer leur part de marché. Ensuite parce que Tesla vient de publier une vidéo de son dernier robot humanoïde qui peut danser, faire des squats, mais aussi tenir un œuf sans le casser ( ce qui n’a l’air de rien, mais est un véritable un exploit technologique). Il peut même repasser le linge, un autre exploit. Et comme le dit Elon Musk en commentaire, ce robot humanoïde ne peut pas encore plier son linge de manière autonome, mais en sera certainement capable à l’avenir. La question que je vous pose est la suivante : dois-je donner ce genre d’information à ma femme de ménage, ou pas ?
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