Pour être heureux au travail, devenez indépendant

Les travailleurs indépendants obtiennent de bien meilleurs résultats que les autres groupes professionnels sur les principaux paramètres du bien-être. Ces travailleurs doivent cependant rester vigilants car le surmenage peut aussi les guetter.

La dernière « Enquête nationale du Bonheur » de NN-UGent – qui s’est déroulée en décembre 2022 – démontre que les travailleurs indépendants obtiennent de meilleurs résultats que les ouvriers, les employés et les fonctionnaires en termes d’émotions positives, de tranquillité d’esprit et de sentiment de mener une vie ayant du sens.

L’autonomie, l’appartenance sociale et la compétence sont des besoins psychologiques fondamentaux et d’importants indicateurs du bonheur. À l’heure actuelle, les indépendants font état d’une plus grande autonomie et d’une plus grande compétence par rapport aux autres catégories professionnelles.

Ainsi, selon l’enquête menée par NN-UGent, 38 % des indépendants ressentent une forte autonomie, alors que seulement 17 % des ouvriers, 25 % des employés et 24 % des fonctionnaires perçoivent ce sentiment. En ce qui concerne les domaines de compétence, 64 % des indépendants se sentent compétents contre 44 % des ouvriers, 55 % des employés et 50 % des fonctionnaires.

Une plus grande autonomie

Les indépendants prennent en effet leurs propres décisions et façonnent eux-mêmes leur travail, ce qui leur confère une plus grande autonomie. De plus, comme ils choisissent souvent une activité qu’ils aiment faire et dans laquelle ils sont bons, ils se sentent plus compétents. 

Les caractéristiques du travail sont également des facteurs importants contribuant au bonheur. D’une part, il y a les exigences liées au travail (par exemple, la tension émotionnelle, la charge de travail, les conflits de rôles, etc.) et, d’autre part, il y a les “ressources” (les possibilités de développement, la possibilité d’influencer soi-même le travail, le soutien des collègues, etc.) Les recherches montrent que les emplois très exigeants et offrant peu de ressources sont préjudiciables au bien-être au travail et au bien-être en général.

Il n’est donc pas surprenant de constater que les indépendants obtiennent également de meilleurs résultats que tous les autres groupes professionnels pour deux ressources importantes, stipule l’étude universitaire. 77 % des indépendants déclarent avoir plus d’influence sur leurs conditions de travail, contre seulement 19 % chez les ouvriers, 34 % chez les employés et 31 % chez les fonctionnaires. Et 62 % des indépendants déclarent avoir de nombreuses possibilités d’évolution. Chez les ouvriers, les employés et les fonctionnaires, ces chiffres sont respectivement de 18 %, 45 % et 41 %. Il y a donc encore une grande marge d’amélioration dans ce domaine, surtout chez les ouvriers.

Les entrepreneurs indépendants considèrent également que leur travail a plus de sens que celui des ouvriers et des employés. Pas moins de 76 % de ces indépendants considèrent que leur travail a du sens. En termes d’exigences professionnelles, ils semblent connaître moins de conflits de rôles que les autres catégories professionnelles. Ainsi, 70 % des indépendants sont peu confrontés à des conflits de rôles, contre 52 % des ouvriers, 60 % des employés et 59 % des fonctionnaires.

Les indépendants aussi menacés par le burn-out

Cependant, être indépendant n’est pas une formule universelle pour une vie heureuse, avertit l’équipe de chercheurs. Les travailleurs indépendants sont également confrontés à des risques néfastes pour leur bien-être. C’est ce qu’illustrent, par exemple, les résultats du Moniteur flamand de l’employabilité (2007-2019). Ceux-ci montrent que 37 % des indépendants connaissent des problèmes de fatigue mentale et que 30 % des indépendants connaissent un déséquilibre entre le travail et la vie privée.

Les principaux facteurs qui y contribuent sont une charge de travail élevée, de longues heures de travail et une forte pression émotionnelle. Les indépendants signalent toutefois moins de symptômes de burn-out que les ouvriers, les employés et les fonctionnaires. Les résultats de l’enquête National du Bonheur de NN-UGent sont en accord avec les conclusions d’un récent rapport du SERV (Sociaal-Economische Raad van Vlaanderen).

Ce rapport avance que les indépendants démontrent moins de symptômes de burn-out. Cependant, il ne faut pas perdre de vue leur bien-être mental, signalent encore les auteurs de l’enquête. Les chiffres les plus récents de l’INAMI montrent que l’augmentation des invalidités due au burn-out ou à la dépression au cours de la période 2016 à 2021 est la plus élevée chez les indépendants. Ce groupe a observé une hausse de 59 % au cours de cette période. Cette tendance à la hausse appelle tout de même à la vigilance

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