Faillite de Swissport: Sauver les pilotes, pas les bagagistes?

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Les pouvoirs publics n’interviennent pas de manière neutre dans les entreprises touchées par la crise. La chute de Swissport et le renflouement d’Air Belgium en sont la preuve.

Le même jour, deux nouvelles s’entrechoquent : la faillite de Swissport Belgium, société d’assistance au sol (bagages, check in), active à Brussels Airport. Et l’injection de capitaux publics dans Air Belgium, compagnie basée dans le Brabant wallon, opérant 4 longs courriers.

Deux poids, deux mesures ?

Deux poids, deux mesures ? Swissport Belgium a frappé à plusieurs portes, dont la SFPI, pour obtenir un soutien financier, qui lui a été refusé, avec l’argument de sa situation difficile avant la crise du coronavirus. Cela correspond à une ligne énoncée par le vice premier Alexander De Croo, sur les aides et garanties publiques qui ne pouvaient intervenir pour les sociétés en mauvaise forme avant la crise. Air Belgium, qui n’était pas en meilleure situation, bénéficie néanmoins d’une aide des pouvoirs publics : 7,5 millions d’euros en capital, versés par la SFPI, la SRIW et la Sogepa.

Ne pas opposer bagagistes et pilotes

Swissport représente un volume d’emploi important, 1469 personnes, sans doute plus élevé qu’Air Belgium. Loin de nous l’idée d’opposer les deux entreprises qui travaillent toutes deux dans l’aérien, les bagagistes contre les pilotes, mais il y a de quoi se poser des questions.

Pour Swissport Belgium, l’attitude de l’actionnaire, le groupe Swissport International AG (Zürich), peut justifier une attitude critique, car il a refusé d’aider à nouveau sa filiale belge, mais il est lui-même pris dans la tourmente de la crise. Pour Air Belgium, la situation est pourtant identique car le premier bloc d’actionnaires, chinois, réuni dans Aviation Investment Holding, a refusé d’injecter des fonds pour aider la compagnie.

Mieux vaut avoir l’Etat dans son capital

La différence est qu’une compagnie aérienne a plus de visibilité, de prestige, qu’une société de service de service au sol comme Swissport Belgium, plus de relais politiques, d’autant que le management de Swissport Belgium a souvent changé. On le voit avec Brussels Airlines, qui devrait aussi être aidée par le fédéral. Ensuite, la SFPI et la SRIW avaient déjà pris des parts dans Air Belgium à sa naissance (12,5% chacun).

La conclusion est aussi qu’il vaut mieux, dans la tourmente actuelle, avoir un actionnaire public autour de la table, même minoritaire, pour avoir des chances d’être écouté.

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