CF’Hope of the year: Cécile Cornez (Tilman)

Cécile Cornez, CFO de Tilman.
Cécile Cornez, CFO de Tilman. © D.R.
Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

Le parcours de Cécile Cornez, qui dirige depuis 2016 les finances du laboratoire de phytothérapie Tilman, a débuté à l’université de Liège, quand elle effectuait son master en ingénieur de gestion…

« Durant mes études, je me suis beaucoup intéressée au cours de comptabilité analytique, explique Cécile Cornez, actuelle CFO de Tilman. Quand j’ai dû choisir ma spécialisation, je me suis naturellement tournée vers l’option ‘Gestion de la performance de l’entreprise’. Cette attention portée à l’audit, la finance et la stratégie de l’entreprise, cela me parlait. Pour moi, le chiffre n’est pas uniquement un outil de contrôle. Il sert aussi à accompagner une stratégie et une vision».

Cécile Cornez rencontre l’entreprise Tilman, un laboratoire de la province de Namur, spécialisé dans la phytothérapie, à l’occasion d’un stage de dernière année. « J’ai découvert une société très intéressante, avec un CEO qui connaissait tout le monde par son prénom. Une structure où tout le monde se tutoyait et où chacun avait sa place ». Son diplôme en poche, Cécile Cornez cherche donc à rejoindre cette entreprise familiale, pilotée par Jean-Noël Tilman et ses deux fils aînés, Manoël et Mikaël.

Elle apprend qu’un poste se libère, comme chef comptable. « J’ai donc effectué beaucoup de travail comptable et administratif à mes débuts, cela m’a permis de pouvoir toucher à tout et d’apprendre les rouages de l’entreprise. » Une année plus tard, elle devient contrôleuse de gestion et entre dans le vif du sujet financier. Puis, à l’occasion du départ du directeur financier de l’époque vers une autre entreprise, elle devient CFO du laboratoire wallon. Nous sommes alors en 2016.

Accompagner la croissance

Depuis, elle accompagne le changement et la croissance de la société. Entre 2016 et 2021, le chiffre d’affaires a quasiment doublé, passant de 25 à 40 millions d’euros, et le bénéfice net a triplé (de 0,6 à 1,8 million). Le nombre d’employés a doublé lui aussi, passant de 100 à 200 personnes environ. Une croissance qui repose à la fois sur le développement de produits (le département R&D de la société compte 16 personnes) mais aussi sur la croissance externe puisque Tilman a acquis une société dans le sud de la France fin 2021. « La Belgique est un marché où nous réalisons encore de la croissance mais il est petit. Si nous voulons continuer à croître, nous devons passer les frontières. Depuis 2013, nous avons fortement agrandi l’équipe ‘export’ responsable de la prospection, chargée des distributeurs partout en Europe et en dehors ».

« Mon travail a fortement évolué, poursuit Cécile Cornez qui chapeaute désormais un département de cinq personnes. Nous sommes aujourd’hui une entreprise en croissance, qui atteint 50 millions de chiffre d’affaires, nous avons désormais une filiale en France, une participation de 50% dans notre distributeur au Portugal. Mon travail évolue en même temps que la société et c’est passionnant. »

Autofinancement

Pour assurer cette croissance, Tilman, qui désire rester une entreprise familiale, fait appel au crédit bancaire et à l’autofinancement. « Nous avons recours à de la dette bancaire pour financer nos projets d’extension logistique ou acheter des machines. Mais notre expansion à l’international et notre recherche développement sont financées par nous-mêmes », précise Cécile Cornez.

Un des chantiers importants de son département est la préparation de la prochaine extension de l’entreprise située sur le zoning de Baillonville, près de Marche-en-Famenne. Une extension prévue en 2024 et qui sera aussi une composante majeure du plan carbone de l’entreprise. « Nous avons comme objectif de diminuer nos émissions de carbone de 35% d’ici 2027, précise Cécile Cornez. Nous avons engagé une responsable l’an dernier, qui a établi le bilan carbone de l’entreprise et une feuille de route pour voir comment atteindre ces objectifs et estimer les budgets associés. Nous avons donc un plan d’investissement lié à cela. Nous voulons notamment être auto-suffisants en électricité. Et la majorité des projets de notre plan carbone passera par ce nouveau bâtiment. Avec l’intégration de notre filiale française et le suivi de notre croissance, cela fait partie de notre challenge actuel, qui est de passer de la petite société familiale à un vrai groupe. »

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