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Les gagnants et les perdants de l’attaque contre des installations pétrolières en Arabie saoudite

Plus personne ne parle de l’attaque sur les champs pétroliers en Arabie saoudite… Pourtant si une guerre a pu être évitée, il y a deux gagnants et deux perdants dans cette histoire. Explications.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Vous aurez remarqué, comme moi, que plus personne ne parle de l’attaque sur les champs pétroliers en Arabie saoudite. Pourtant c’était le 14 septembre dernier… L’historien Nicolas Baverez a même utilisé le terme de Pearl Harbor pour l’Arabie Saoudite et, après tout, il n’exagère pas dans la comparaison car cette attaque, par drones et par missiles, a mis provisoirement hors service la moitié de la capacité de production pétrolière de l’Arabie saoudite. C’est d’ailleurs suite à cela que les experts se sont rendus compte que ce pays était ultra vulnérable, sa défense anti-aérienne ne vaut pas grand-chose malgré les 50 milliards de dollars dépensés par an en matériel militaire acheté aux Américains.

Le cours du pétrole, s’il a bondi de 15% le lendemain de l’attaque, s’est assagi depuis lors. Mais ce n’est pas parce que le cours de l’or noir s’est calmé qu’il n’y pas de leçons à tirer de cette attaque du 14 septembre dernier. Nicolas Baverez nous rappelle qu’il y a deux gagnants et deux perdants. Le premier gagnant, c’est la Russie qui reste un acteur clé au Moyen-Orient ; le deuxième gagnant, c’est l’Iran. Donald Trump voulait mettre la pression sur l’Iran mais c’est finalement ce pays qui met la pression sur les Etats-Unis. Non seulement, l’Iran a relancé son programme nucléaire, mais en plus, il s’est permis de lancer plusieurs attaques contre son rival saoudien. Et tout cela dans la pire impunité !

Et c’est là où on arrive aux deux perdants : le premier, c’est Trump ! Il a démontré, comme l’écrit joliment Nicolas Baverez, que c’est un tigre de Twitter : il aboie fort mais au final il ne mord pas. Il faut dire que Donald Trump a les yeux rivés sur la Bourse de New York ; il estime que tant que la Bourse se porte bien, il a de fortes chances de se faire réélire. C’est la raison pour laquelle, les spécialistes le surnomment le Président du Dow Jones. C’est aussi un perdant, car il a démontré, qu’en dépit de l’accord qui lie son pays à l’Arabie saoudite, il a refusé d’utiliser l’option militaire contre l’Iran. Bref, la garantie des Etats-Unis à l’égard des monarchies du Golfe, vaut tripette en réalité !

Et puis l’autre grand perdant de toute cette histoire, c’est l’Arabie saoudite car ce pays a démontré qu’il est incapable de se défendre seul malgré la richesse de son sous-sol.

La bonne nouvelle de tout ceci, c’est qu’une guerre a été évitée : les Etats-Unis n’en veulent pas, les Iraniens non plus car ils n’auraient pas les moyens de résister aux frappes américaines, et l’Arabie saoudite parce qu’elle a compris qu’elle est incapable de se défendre seule. C’est donc l’heure des diplomates, et cela c’est une très bonne nouvelle, autant la savourer.

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