Année de transition

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L’an dernier, l’opérateur mobile pur est devenu un fournisseur de services de télécommunications. Depuis l’ouverture des réseau câblés, Orange peut désormais également proposer des services comme la télévision numérique et l’Internet, via le réseau de Telenet (en Flandre) et de Voo (en Wallonie). Au premier trimestre, Orange a pu attirer plus de 16.000 nouveaux clients. Début avril, le cap des 50.000 abonnés à la télévision a été atteint. Orange espère rompre le duopole Proximus/Telenet dans ce segment, et table pour la fin de cette année sur 100.000 clients. Cela implique une croissance moyenne, sur une base trimestrielle, d’environ 17.000. C’est possible, mais il y a encore du pain sur la planche. Car Proximus et Telenet ont une envergure supérieure, avec respectivement 2 millions et 1,5 million de clients câblés. À plus long terme, Orange vise 450.000 clients, ou une part de marché d’environ 10 %. Le groupe télécoms franco-belge compte atteindre cet objectif en premier lieu au travers de l’ajustement de ses prix. Bien sûr, il doit aussi en tirer un bénéfice. Et à court terme, il y aura des coûts de lancement. Lorsque le régulateur du secteur télécoms, l’IBPT, aura revu le mode de calcul du prix de gros, Orange saura combien il doit payer pour l’usage du réseau câblé.

Au niveau du groupe, le chiffre d’affaires (CA) comme le cash-flow opérationnel (EBITDA) se sont révélés inférieurs aux attentes au premier trimestre. Le CA des services, qui n’inclut donc pas les ventes de téléphones mobiles, a progressé sur une base annuelle de 0,6 %, à 274 millions d’euros – c’est de 4 millions d’euros sous le consensus. Au premier trimestre, Orange a perdu 5,3 millions de revenus d’itinérance (appels à et vers l’étranger). Sans les considérer, le CA a progressé de 3,6 %. Cela dit, la croissance du nombre de clients mobiles est inférieure aux prévisions. Au même trimestre, Orange a perdu 46.500 clients prepaid (cartes prépayées), ce qu’il attribue à l’enregistrement obligatoire des numéros associés. Ce repli a été insuffisamment compensé par le nombre de nouveaux clients postpaid (abonnements), en l’occurrence 3600. Le CA moyen par utilisateur a augmenté de 1,1 %, à 28,6 euros.

Orange dispose de la plus vaste couverture 4G en Belgique. C’est un avantage vu l’augmentation attendue du trafic de données mobiles. Sur une base annuelle, l’EBITDA a progressé de 3,6 %, à 72,2 millions d’euros, également légèrement en deçà des attentes. Orange maintient cependant ses prévisions pour l’ensemble de l’année d’une croissance du CA (sans plus de précisions) et d’un EBITDA compris entre 290 et 310 millions d’euros. Le groupe a par ailleurs allégé sa dette nette sur une base annuelle de 22,6 %, à 323,7 millions d’euros, ce qui correspond à environ une fois l’EBITDA escompté. C’est pourquoi, pour la première fois en trois ans, le groupe peut verser à nouveau un dividende, en l’occurrence 0,5 euro brut par action.

Conclusion

Les projections annuelles étant maintenues, nous n’accorderions pas trop d’attention à la légère baisse des chiffres trimestriels. Pour l’instant, l’offre câblée évolue conformément aux prévisions, et c’est un paramètre important. À 5 fois l’EBITDA, Orange reste l’une des valeurs les moins chères du secteur. À présent moins endetté, le groupe peut distribuer à nouveau un dividende.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 4 mai

Orange Belgium reste l’une des actions les moins chères du secteur télécoms.

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