Laisserez-vous Google surveiller votre sommeil?

Le Nest Hub seconde génération voit ses compétences démultipliées. Il peut désormais vous suivre dans les bras de Morphée. Ce nouvel écran connecté de Google a-t-il sa place sur la table de chevet, dans la pièce la plus intime de la maison ? Nous l’avons testé.

Contrôler sa maison à partir du lit ou de la cuisine, c’est le pari des hubs. Ces objets hybrides entre la tablette tactile et l’enceinte connectée. Pour se démarquer dans un marché concurrencé par Amazon, le géant de Mountain View a ajouté à son écran connecté une déclinaison de capteurs de mouvements et de température, avec un son amélioré, ainsi qu’un suivi de sommeil.

À quoi ça sert ?

Le nouveau Nest Hub est conçu non seulement pour faire office de haut-parleur intelligent – pour écouter de la musique, des podcasts et la radio, répondre à des questions ou regarder des vidéos à partir de Youtube ou Netflix – mais il permet surtout d’avoir à portée de main (et de voix) de nombreux éléments utiles à sa journée (heure, météo, calendrier et rendez-vous…). En plus de quelques fonctionnalités bienvenues comme un réveil matin avec simulateur d’aube, on peut se servir de l’appareil pour passer des appels téléphoniques avec Google Duo, ou encore comme interphone dans la maison à travers les autres enceintes équipées de l’assistant maison.

Quelles innovations ?

Pour la première fois, Google embarque le nouveau protocole Thread, en plus du Bluetooth 5.0 et du Wi-Fi 5. Le Thread est un protocole pour la maison connectée conçu par un consortium composé de Google, Samsung, mais aussi Apple. Avec un accent commun placé sur la sécurité et l’interconnectivité. Tous les objets connectés compatibles avec l’écosystème Google peuvent être contrôlés à partir du Nest Hub. Par exemple, vous pouvez visionner les caméras de surveillance, contrôler l’éclairage ou la température de votre résidence. Avec une particularité : le Nest Hub cherche à savoir qui vous êtes pour comprendre vos habitudes et ajuster ses propositions d’informations ou de fonctionnement en conséquence, parfois même avant que vous ne les ayez exprimées.

Surtout, on y trouve désormais un radar – la technologie Soli, déjà déployée sur le smartphone maison Pixel 4XL – permettant de détecter les mouvements humains sans passer par une caméra, outil dont personne n’aurait voulu dans sa chambre à coucher. Avec cette nouvelle fonction, il suffira, le matin, de balayer la main devant l’écran pour repousser le réveil de dix minutes. Et si l’appareil est par exemple placé dans la cuisine, on pourra mettre sur pause d’un geste la recette vidéo suivie ou passer au prochain titre musical de sa playlist sans risquer de salir l’écran. Pratique.

Laisserez-vous Google surveiller votre sommeil?
© dr

“Ok Google, ai-je bien dormi?”

Le plus grand changement apporté au Nest Hub est donc… invisible. En utilisant son radar à faible énergie, le Hub peut détecter les mouvements – même les plus petits – comme la respiration. En combinant cela avec son capteur de lumière et ses microphones, l’appareil parvient à construire une image précise de la façon dont vous dormez. Au réveil, il suffit de faire appel à l’assistant – “OK Google, comment ai-je dormi ?” – et le rapport tombe : le temps total passé au lit, le moment où l’on s’est endormi, la durée du sommeil… Contrairement à la plupart des technologies de suivi du sommeil, le Hub enregistre les variations de luminosité dans la pièce. L’application vous indique aussi les moments où votre sommeil a été perturbé par des bruits parasites (combien de fois vous avez toussé ou ronflé), ainsi que les moments où vous êtes sorti du lit. Seule déconvenue : l’application ne divise pas le sommeil en sommeil paradoxal, profond et léger, comme le font de nombreux trackers de sommeil portables, mais elle vous indique votre rythme respiratoire et vous donne un score global d'”efficacité” du sommeil. Avec, au bout de quelques jours d’analyse, des conseils ajustés pour améliorer votre santé.

L’ensemble est plutôt convaincant, même si lors de nos tests, nous avons pu constater quelques imprécisions (un réveil décalé de 20 minutes par rapport à la réalité). Hélas, le Hub n’a aucun moyen de distinguer un ronflement d’un autre, donc si vous et votre partenaire ronflez tous les deux, ces données ne seront pas d’une grande utilité. Autre détail : pour fonctionner, le Nest Hub doit impérativement être installé à hauteur du dormeur (ni plus bas, ni plus haut) et positionné à une distance de 30 à 60 cm de celui-ci, l’écran braqué vers son buste. Assez contraignant. Reste que si la fonction peut s’avérer très utile pour tous ceux qui se réveillent fatigués ou qui s’endorment tard, veut-on vraiment d’un micro – et à fortiori d’un capteur de mouvements – dans sa chambre à coucher ? Sachez-le : pour éviter l’intrusion dans vos ébats les plus fiévreux, les micros et le capteur de mouvements peuvent être désactivés à tout moment.

Notre verdict

Le Google Nest Hub (2e génération) ressemble beaucoup à son prédécesseur, mais grâce à la technologie radar Soli intégrée, il peut suivre votre sommeil, ce qui en fait l’écran intelligent le plus innovant de Google à ce jour. La détection du sommeil fonctionne bien, même si vous n’obtiendrez pas les statistiques détaillées qu’offrent certaines montres connectées ou le capteur médical de la start-up belge Sunrise. Malgré quelques imprécisions, la fonction reste toutefois instructive. C’est même une exclusivité Google sur le marché de ce type d’appareil. Il faut toutefois savoir qu’elle est appelée à devenir payante en 2022, à l’instar de ce que fait déjà la filiale Fitbit avec ses abonnements premium. Reste qu’avec le nouveau protocole Thread, son IA prédictive, ses capteurs de mouvement et des fonctions pratiques comme l’alarme “Sunrise”, le Nest Hub 2 n’est plus seulement un écran intelligent polyvalent. C’est un majordome amélioré. Discret, intuitif et précis.

Rafal Naczyk

Prix : 99 euros

Les +

  • Le suivi du sommeil : véritable nouveauté sur ce type d’appareils
  • Le petit écran de 7 pouces s’adapte à la luminosité ambiante
  • Google muscle aussi sa partie enceinte en la dotant de graves plus prononcés
  • L’alarme “Sunrise” qui simule le lever du soleil

Les –

  • La résolution de la dalle LCD (1024×600 pixels) aurait pu être améliorée. Elle reste un peu limitée quand il s’agit de visionner un contenu vidéo.
  • La détection du sommeil est appelée à devenir payante en 2022. Google prévoit de lancer un abonnement. Une décision extrêmement décevante, qui rappelle le modèle de sa filiale Fitbit.

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