Le casse-tête énergétique des entreprises

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Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Chez UCB, Ecosteryl, Etex, Axa et ailleurs, on prend des dispositions pour réduire la consommation d’énergie.

La plupart des entreprises ont pris des dispositions en vue de réduire leur consommation d’énergie. Axa a, par exemple, décidé de baisser le thermostat de 2 °C et de désactiver le système de chauffage/climatisation de son siège bruxellois deux heures plus tôt. “Ces mesures viennent s’ajouter à celles déjà mises en place afin d’atteindre la neutralité énergétique de notre siège social: triple vitrage, éclairage led, panneaux photovoltaïques, etc.”, explique l’assureur dans un communiqué. UCB s’est lancé dans des initiatives similaires. L’entreprise pharmaceutique a en outre décidé de mesurer l’occupation de ses bâtiments et de les fermer quand celle-ci est faible. Des unités non critiques sont également mises à l’arrêt. UCB va aussi renforcer sa stratégie de gestion des systèmes de cogénération et accélérer les projets de géothermie ou d’installation de panneaux photovoltaïques.

Même si ce n’est que 5% de réduction de la consommation, c’est un pas dans la bonne direction.

Olivier Dufrasne, président d’Ecosteryl

Les entreprises veillent aussi à rappeler à leurs collaborateurs, ces petits gestes (aérer, limiter l’éclairage, la clim, etc.) dont l’addition finit par être sensible. “Même si ce n’est que 5% de réduction de la consommation, c’est un pas dans la bonne direction, insiste Olivier Dufrasne, président d’Ecosteryl. Nous ne pouvons pas changer grand-chose aux machines-outils qui fabriquent les machines que nous exportons à travers le monde mais nous pouvons agir sur les gestes quotidiens de chacun.” Cette société montoise a élaboré des zones de discussion, afin que ses collaborateurs (40 personnes) puissent réfléchir aux manière de réduire leur consommation au travail, comme à la maison. “Cela fait partie de notre rôle de dirigeant d’entreprise, estime Olivier Dufrasne. Et c’est encore plus vrai dans une entreprise active dans le secteur de l’environnement comme Ecosteryl. C’est au coeur de nos valeurs fondamentales.” Ces actions sont certes utiles mais elles n’ont aucune commune mesure avec celles que l’industrie hautement consommatrice doit prendre afin de garder ses factures sous contrôle.

Des fours à plus de 1.000 °C

“Produire nos plaques de plâtre et les sécher ensuite exige de travailler avec des températures élevées, dit Bernard Delvaux, CEO d’Etex. Pour faire fondre le verre et fabriquer la laine de verre, nous montons les fours à 1.200 ou 1.300 °C. Notre consommation est sans commune mesure avec celle de bâtiments administratifs. Si nous n’avions pas des contrats fixes, nous aurions eu un impact d’un milliard d’euros sur notre Ebitda.” Le problème surviendra lors du renouvellement des contrats. Si les prix énergétiques devaient rester nettement plus élevés en Europe qu’en Chine et aux Etats-Unis, des produits qui n’étaient financièrement pas importables le deviendront et cela mettrait en péril l’industrie européenne. “Nous sommes engagés dans la décarbonation de notre production mais l’objectif est de réduire nos émissions de 35% d’ici 2030, poursuit Bernard Delvaux. Cela nécessite des investissements colossaux, parfois de plusieurs dizaines de millions par usine.” Or, le groupe Etex, c’est 140 usines, réparties dans 45 pays et avec donc des possibilités d’alternatives très diverses selon les régions. “Nous travaillons sur le mix énergétique idéal mais aussi sur des améliorations technologiques, ajoute le CEO. Si nous parvenons à réduire la part d’eau dans la fabrication des plaques de plâtre, il faudra ensuite moins les sécher. Cela peut réduire significativement notre consommation.C’est un travail de long terme.”

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