Etex boucle une acquisition d’un milliard

BERNARD DELVAUX, CEO D'ETEX: "Nous nous attendons à une belle croissance sur le marché de la rénovation et de l'isolation." © PHOTOS PG

C’est la deuxième plus grosse acquisition de l’entreprise belge depuis plusieurs décennies.

La société belge de solutions de construction Etex est désormais propriétaire d’URSA, groupe basé en Espagne spécialisé dans les produits isolants. Il vient en effet de réaliser le “closing” de cette acquisition pour un montant de 960 millions d’euros.

URSA est leader européen du polystyrène extrudé et le numéro trois de la laine de verre. L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros et emploie 1700 personnes, qui viendront donc s’ajouter aux 3 milliards de chiffres d’affaires et aux plus de 12.000 employés d’Etex. Avec l’ajout d’URSA à son portefeuille, Etex compte désormais plus de 13 500 collaborateurs et 140 sites dans 45 pays à travers le monde.

C’est la deuxième acquisition majeure d’Etex après celle, il y a une dizaine d’années, de Lafarge Plâtres“, souligne le CEO d’Etex Bernard Delvaux qui ajoute : “la décision d’acquérir URSA date d’avant mon arrivée en janvier chez Etex, dit-il. Au sein du conseil et du comité stratégique, on se disait en effet depuis un certain temps déjà qu’URSA serait une bonne cible si l’entreprise était à vendre. Des contacts ont donc été noués à l’automne dernier, et nous sommes est arrivés à un accord en janvier”.

Depuis ce mercredi, l’opération est définitivement bouclée. “Nous avons payé et nous avons les clés“, se réjouit Bernard Delvaux.

Etex boucle une acquisition d'un milliard
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Pour racheter URSA au groupe allemand Xella et à son partenaire la firme de private equity Lone Star, Etex a donc déboursé près d’un milliard d’euros. Un prix qui n’est pas exagéré, observe Bernard Delvaux puisqu’il correspond à un peu moins de 9 fois l’ebitda d’URSA.

Deux nouvelles usines

La société belge financera son acquisition essentiellement par endettement. “Pour nous, trouver 800 millions de financements n’est pas un grand problème, ajoute Bernard Delvaux. Il rappelle qu’Etex a réalisé l’an dernier un rebitda (un cash-flow récurrent) de 570 millions d’euros et avait un niveau d’endettement presque nul pour l’exercice 2021.

C’est un grand pas pour nous, souligne pour sa part le CEO d’URSA Jochen Friedrichs. Nous sommes heureux de faire désormais partie d’un groupe qui a une vision de long terme et qui partage les mêmes valeurs que nous. Les produits d’URSA viendront renforcer l’offre d’Etex”, ajoute-t-il. L’activité d’URSA est en effet complémentaire à celle d’Etex qui produit notamment des panneaux en plaques de plâtre et en fibre-ciment, des matériaux isolants et coupe-feu et des modules préfabriqués.

Etex va d’ailleurs rapidement renforcer les capacités de production d’URSA car cette dernière manquait de capacités de production pour suivre la demande croissante du marché. “Nous allons construire deux nouvelles lignes de production en Europe occidentale (la localisation n’est pas encore arrêtée), l’une pour la laine de verre, l’autre pour le polystyrène extrudé”, dit Bernard Delvaux.

Un marché incertain

Des produits dont la croissance est plus forte que celle du marché de la construction, précise Bernard Delvaux. Le marché de la construction suit la croissance du PIB, la croissance des produits de construction légère (gypse, bois…) est généralement de 1% de plus, et celle des produits isolants de 2%”, dit-il.

Mais évidemment, le contexte actuel avec l’inflation et la guerre en Ukraine est particulier. “Nous sommes sensibles à l’évolution des prix des matières premières et de l’énergie, du gaz en particulier, souligne Bernard Delvaux. “Jusqu’à présent, poursuit-il, nous avons réussi à répondre à cette inflation en rehaussant nos prix. Nous avions été capables de faire passer une hausse des prix à nos clients dans la seconde partie de l’an dernier déjà, suivie d’une autre en mars lorsque les prix de l’énergie et des matières premières ont à nouveau flambé en raison de la guerre en Ukraine. Mais les hausses que nous avons imposées au marché ont simplement compensé la hausse de nos coûts. Notre marge (rebitda) est restée et s’élève toujours à environ 20%”.

“Personne ne sait toutefois comment évoluera le marché au second semestre”, ajoute le CEO d’Etex.

Car d’un côté, l’inflation mine la confiance des consommateurs et la hausse des taux freine l’activité dans la construction. Mais de l’autre, nos produits sont également adaptés à ceux qui voudraient isoler et rénover leur logement afin de faire baisser leur facture énergétique. Personne dans notre secteur ne sait donc précisément comment le marché évoluera d’ici la fin de l’année”.

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