La reprise après une IPO sur le Nasdaq: “le défi sera de reconnecter les équipes” chez iTeos Therapeutics
CEO de la biotech wallonne iTeos Therapeutics désormais cotée sur le Nasdaq, Michel Detheux envisage la sortie de crise sous l’angle d’un défi surtout RH.
La rédaction de Trends-Tendances consacre son numéro de la semaine à la reprise.
Découvrez ici l’entiereté du dossier:
- La reprise, ça se prépare : regards croisés
- La reprise après un long arrêt forcé : les cas de Luc Petit, Delsart et The Wolf
- La reprise après avoir investi pour répondre à la crise sanitaire : les cas AMB Ecosteryl et Deltrian
- La reprise quand on crée sa boîte en 2020: les start-up dans les starting-blocks
- La reprise avec un nouveau CEO: le cas OncoDNA
- La reprise quand les chiffres ont explosé avec le Covid : le cas Dutra
- La reprise après avoir racheté un concurrent : le cas Lasea
- La reprise après une IPO sur le Nasdaq : le cas iTeos Therapeutics
- La reprise quand on a réorienté ses activités : les cas de Lhoist, Dardenne, Newtree Impact, Good Move et Mozzeno
- La reprise après une PRJ : le cas du Pain Quotidien
- La reprise avec une nouvelle usine : le cas Exam Packaging
- La reprise quand on a transformé son business model : le cas de la boucherie Côte à l’os à Péruwelz
- La reprise quand on a revu sa stratégie d’exportation : le cas de Kiomed
Malgré la crise du Covid, iTeos Therapeutics a connu en 2020 une année extraordinaire. Spécialisée dans les traitements par immunothérapie contre le cancer, la jeune biotech a fait son entrée à Wall Street l’été dernier, peu après avoir procédé à une nouvelle levée de fonds record de 125 millions de dollars en mars. C’est dire si 2020 a été une année pas comme les autres pour la biotech wallonne.
En fait, “iTeos Therapeutics a vécu une année de tous les records, plante son CEO Michel Detheux. En moins de six mois, nous avons levé 335 millions de dollars. La biotech a été un secteur de repli pour les investisseurs et iTeos, comme tous les autres acteurs de la biotech en Wallonie, en a profité. Les opportunités en matière de financement ont été décuplées. Maintenant, nous avons du cash pour plus de deux ans et la possibilité de positionner iTeos comme société capable d’améliorer la vie des patients atteints d’un cancer d’ici trois à cinq ans”.
Cohésion sociale
Parler de reprise dans ces conditions est du coup très particulier. “Oui, c’est vrai, nous avons eu du succès en 2020 et avons sécurisé une position cash importante, reprend Michel Detheux, répondant à nos questions via Teams depuis Boston, l’un des deux sièges de la biotech wallonne avec Gosselies. Après, cela ne veut pas dire que les défis ne manquent pas, au contraire. Nous devons maintenant délivrer des résultats. Si le confinement a par ailleurs été pour beaucoup de monde synonyme de confort au niveau des trajets, il a par contre fait perdre beaucoup de cohésion sociale en entreprise. Tous les éléments non tangibles de connexion ont disparu: les discussions à la machine à café, etc. Or, ce qui attire les investisseurs chez iTeos, c’est sa R&D, sa science, et donc son capital humain. C’est un domaine où l’union fait la force. Et cette union a été fortement impactée.”
“L’an dernier, iTeos a vu son personnel doubler, ajoute-t-il. Nous sommes passés de 40 à 80 personnes. Nous allons devoir amener tout le monde au même niveau alors que certains n’ont jamais vu les murs d’iTeos. Entre Boston et Gosselies, il faudra (re-)connecter les équipes. C’est un défi à la fois opérationnel, logistique et surtout RH.”
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Les forces vives
Et si Michel Detheux avait un conseil à donner à ceux qui se préparent activement pour saisir les opportunités de la reprise, quel serait-il? “Je dirais que, quel que soit le secteur d’activités, c’est d’investir suffisamment de temps, de moyens et d’énergie dans les forces vives pour sortir du monde virtuel et entrer dans le nouveau dans lequel nous allons évoluer. Intégrer le télétravail, les nouveaux outils de communication, etc.: c’est un défi majeur pour les mois qui viennent, pour une entreprise qui a été à l’arrêt comme pour iTeos qui a vu sa valeur boursière doubler en quelques mois”, conclut Michel Detheux.
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