Airbus s’inquiète du Brexit mais écarte un départ du Royaume-Uni

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Le géant de l’aéronautique Airbus a reconnu mercredi être préoccupé par le risque d’un Brexit sans accord mais a écarté un départ du Royaume-Uni comme il l’avait laissé entendre en début d’année.

“Le Brexit nous préoccupe parce que nous estimons qu’un +no deal+ serait désavantageux pour tous les acteurs”, explique à l’AFP Bob Lange, un des vice-présidents du groupe européen en charge de la stratégie de marché et produit. Mais “il ne faut pas dire qu’il y a un risque de quitter le pays”, a-t-il pris soin de préciser, en marge de la présentation à Londres des perspectives du marché aérien pour les vingt ans qui viennent. M. Lange estime qu’il est très exagéré d’imaginer qu’Airbus fasse ses valises et parte du Royaume-Uni alors même que le groupe avait averti en janvier dernier les autorités britanniques de décisions “très douloureuses” en cas de Brexit sans accord. Selon lui, c’est davantage l’avenir de la relation entre l’UE et le Royaume-Uni qui est “crucial” pour la production du groupe dans le pays.

Airbus est l’un des plus grands groupes industriels au Royaume-Uni où il fabrique les ailes de ses avions pour un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros. Il compte dans le pays 13.500 salariés, sans compter les 110.000 emplois chez ses fournisseurs. “En tant qu’entreprise, nous avons besoin d’un certain niveau de certitude que nous ne trouvons pas, donc nous avons nos projets pour nous préparer au scénario du pire en espérant un scénario meilleur”, a expliqué M. Lange. Il précise que le groupe, comme beaucoup d’autres, a augmenté ses stocks auprès de ses fournisseurs avec des réserves d’un mois de pièces détachées pour être capable de faire face aux perturbations d’un Brexit sans accord qui verrait le rétablissement du jour au lendemain de droits de douane et formalités administratives entre le Royaume-Uni et le continent. Ces préparatifs ont un “coût non négligeable”, qui devrait être de plusieurs centaines de millions d’euros, selon M. Lange, “Nous essayons de nous préparer du mieux possible mais je ne pense pas que quelqu’un peut dire qu’il est prêt à 100%”, estime le dirigeant, à un peu plus d’un mois de la date prévue du Brexit, le 31 octobre.

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