Se cacher sous le parapluie

Protéger son portefeuille au moment opportun… tout un art.

Comment se protéger le plus efficacement contre un repli (ultérieur) des marchés boursiers ? La question est légitime. Hélas, on ne se la pose sur la ligne de conseils en placement que lorsque les marchés accusent déjà une (sérieuse) baisse. Comme c’était le cas ces dernières semaines. Cela revient à chercher un parapluie quand il pleut déjà ou, pire, quand tombent des cordes. Pour ne pas être mouillé ou en tout cas limiter les dégâts, il convient de prendre des précautions. Même lorsque le soleil brille mais que la pluie s’annonce, il faut penser à emporter son parapluie avant de sortir. En Bourse aussi, il faut anticiper. Prévoir une protection avant que la correction survienne.

L’aspect le plus difficile des constructions de couverture demeure le timing. De la même manière que les services météorologiques ont toujours peine à annoncer l’endroit où frappera la foudre, les experts boursiers n’ont pas encore imaginé un système permettant de trouver le jour ou la semaine où un repli surviendra, pas davantage d’ailleurs que l’ampleur et la durée de ce dernier. Ce qui pose évidemment problème lorsque l’on souhaite travailler avec des produits dérivés (comme les options put ou les trackers short). Là, l’aspect du timing est particulièrement important.

VQT : la meilleure protection

Dans la mesure où nous estimons que la correction actuelle, certes sensible, n’a qu’un caractère temporaire, nous n’avons pas mis sur pied une protection solide. Ce n’est donc pas le bon moment, même si cela peut constituer une option intéressante pour l’avenir. On peut notamment se protéger par le biais du tracker Barclays S&P 500 Dynamic VEQTOR ETN (150 USD; ticker VQT, code ISIN US06740C3372). Lancé en août 2010 par Barclays, celui-ci est coté sur le NYSE. VQT repose sur trois composantes. Tout d’abord la composante Actions, liée à l’indice S&P500, ensuite la composante Volatilité, déduite du VIX Short-Term Futures, et enfin la composante Liquidités. La composition de ces trois composantes change en permanence. On s’intéresse notamment à la tendance de la volatilité. En cas de hausse de cette dernière, un poids plus élevé est accordé au VIX futures. Si la volatilité diminue, la composante Actions augmente. La partie liquide sert de pare-chocs. Si l’indice affiche un return négatif de 2%, voire davantage, sur une période de cinq jours, l’allocation est automatiquement modifiée en 100% de liquidités. La situation restera inchangée jusqu’à ce que le rendement soit à nouveau supérieur à -2%. L’indemnité de gestion annuelle du VQT s’élève à 0,95%.

VQT n’est évidemment pas la panacée et, s’échangeant en dollar (USD), il recèle un risque devise. Tant que la volatilité reste faible et que les Bourses prennent de la hauteur, ce tracker aura une évolution moins favorable qu’un investissement dans le S&P500 à proprement parler. Cela dit, à voir la prestation (stable) des dernières semaines, force est de constater que certains arguments plaident en faveur de la mise en place d’une couverture du portefeuille d’actions au travers d’un investissement dans VQT. Pas tout de suite, mais dans le courant de l’an prochain, lorsque les risques d’une réelle déconfiture augmenteront à nouveau en Bourse.

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