Le dividende comme appât

Depuis 1970, le dividende représente 40% du rendement total des actions européennes.

Les marchés obligataires européens traversent une période particulière… Les épargnants qui souhaitent compléter leur pension de revenus d’intérêts issus de leur portefeuille obligataire en sont cependant pour leurs frais. Le fait que le rendement dividendaire moyen des actions du MSCI Europe se soit élevé l’an dernier à 3,3% doit également finir de convaincre l’investisseur européen peu audacieux d’investir davantage en actions (européennes). Le fossé entre ce rendement dividendaire et les rendements obligataires n’a en effet jamais été aussi grand qu’aujourd’hui. Soyons clair : la plupart des investisseurs (particuliers) sont friands de gains de cours. Ils investissent en Bourse pour essayer d’acheter des actions au prix le plus bas possible et ensuite les revendre au niveau le plus élevé, en empochant une plus-value maximale. Le dividende versé par les entreprises chaque trimestre, chaque semestre ou chaque année est un atout, mais il est accessoire. Or, une récente étude démontre une nouvelle fois que le dividende entre en compte dans le rendement total du portefeuille (d’actions) dans une mesure bien plus importante que ce que pensent la plupart des investisseurs. L’étude conduite par AllianzGI révèle en effet que depuis 1970 (période de 45 années), le rendement de dividende représente 40% du rendement total des actions européennes. Une confirmation de ce que suggéraient jusqu’ici d’autres études internationales, dont l’analyse portait du reste parfois sur des périodes plus longues. Il n’est pas rare que soit avancé le chiffre de 50 à 60% du rendement.

Stabilité

Ces chiffres sont incontestables. Plus que jamais, le dividende devient donc un argument pour attirer les épargnants en Bourse. Cela dit, c’est donc aussi vrai pour le (plus) long terme. Lors de la constitution d’un portefeuille d’actions, il convient donc d’accorder une attention particulière aux valeurs affichant un rendement de dividende stable, voire en hausse. Ce sont elles qui protègent le portefeuille en période de correction (sévère). Des actions telles qu’Ablynx et Nyrstar bénéficient d’un intérêt particulier de la part des investisseurs, par exemple, alors qu’elles ne sont pas à proprement parler des valeurs de base, compte tenu des fluctuations de cours trop importantes et du manque – pour ne pas dire de l’absence – de revenus stables (dividendes); ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles n’ont pas leur place dans un portefeuille d’actions. Des holdings tels que Sofina, en revanche, éveillent plutôt un sentiment d’ennui… Alors que souvent, ces actions versent un coupon stable, voire en hausse chaque année, et depuis des lustres. Ce qui permet à leurs actionnaires de digérer plus facilement les corrections boursières.

Avant de placer un ordre d’achat en Bourse, il est dès lors conseillé de parcourir l’évolution du dividende lié à une action au cours de la décennie écoulée. Pour notre part, cet exercice nous en apprend beaucoup sur la stabilité de l’entreprise, et donc influence nos projections par rapport à cette position. Un dividende irrégulier suppose que l’on prenne un risque supérieur à la moyenne en achetant l’action. On ne peut que vous conseiller d’identifier les valeurs qui se sont montrées capables, au cours des dix dernières années, de verser un dividende au moins stable. Particulièrement en période de faible rendement des investissements dits à taux fixe.

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