Danny Reweghs

Etoiles pâlissantes de la tech et de l’immobilier

Danny Reweghs Journaliste

Entre le début de 2009 et la fin de 2021, le Nasdaq a réalisé un rendement annuel moyen de 23,4%, contre 8% à 9% pour Wall Street sur un siècle. De tels résultats ne sont plus à l’ordre du jour, pour longtemps, malheureusement.

Nous restons convaincus que les taux d’intérêt ont atteint, à l’automne 2020, un plancher pour plusieurs décennies, et que les marchés obligataires sont par conséquent durablement orientés à la baisse. L’inflation s’est installée pour longtemps et un retour à ses niveaux ultra-bas d’avant la crise sanitaire n’est pas pour demain. Certes, elle ne flirtera pas éternellement avec les 10%: elle devrait atteindre un sommet intermédiaire dans un avenir relativement proche, avant de marquer une assez longue pause, à laquelle contribueront les relèvements de taux.

L’étiage a donc été atteint. Ce phénomène aura ces prochaines années d’importantes répercussions sur les marchés d’actions en général, et sur les valeurs technologiques et immobilières en particulier, deux secteurs qui se sont montrés extrêmement performants au cours de la dernière décennie. Pour nombre d’actionnaires dans ces segments, l’heure est hélas au dégrisement: habitués pendant des années à des rendements (hausse du cours + dividendes) très élevés, les voilà contraints d’admettre qu’une inflation et des taux d’intérêt en hausse – plutôt qu’en baisse constante – changent considérablement la donne.

Entre le début de 2009 et la fin de 2021, le Nasdaq a réalisé un rendement annuel moyen de 23,4%, contre 8% à 9% pour Wall Street sur un siècle. L’investisseur qui a été actionnaire de Microsoft pendant tout ce temps, par exemple, aura obtenu un rendement de 27,1% par an en moyenne, ce qui est pour le moins remarquable. Nous nous empressons d’ajouter que certaines sociétés immobilières réglementées ne sont pas loin de ce résultat: sur ces mêmes 13 années, Warehouses De Pauw affiche un rendement moyen de 26,2% par an!

Epoque révolue

C’est à la fois fantastique et fou, à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Mauvaise, parce que cette époque est révolue pour longtemps: les géants de la tech et les valeurs immobilières ne battront plus, au cours de cette décennie, les indices dans de telles proportions. Lorsque nous avions annoncé cela, fin 2020, début 2021, nous avions surtout provoqué des rires et des haussements d’épaules. Mais après les chutes subies par le Nasdaq et par presque toutes les valeurs immobilières entre les mois de janvier et d’octobre 2022 – plusieurs poids lourds de ces deux segments ont enregistré des pertes qui étaient encore considérées comme impossibles en début d’année -, plus personne ne rejette cette perspective.

La bonne nouvelle, à présent: ces valeurs ne sont, évidemment, pas définitivement condamnées. Si, contrairement à ce qu’affirment la plupart des prévisions, les taux longs aux Etats-Unis et ailleurs devaient commencer à marquer le pas, ces segments feraient un retour en force, étant entendu, toutefois, que les valorisations et les primes ne renoueraient pas avec leurs niveaux d’antan. De nouveaux cours records ne sont dans ces conditions pas envisageables non plus.

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