En avant la chèvre !

Les interventions des Etats n’interrompent que temporairement un repli des Bourses.

En Chine, les personnes nées sous le signe de la chèvre sont qualifiées de douces et délicates. Ces adjectifs ne collent absolument pas à l’évolution de l’économie et des Bourses chinoises ces derniers mois ! Le principal fait marquant des marchés internationaux ces dernières semaines est incontestablement le repli de l’économie et le krach des marchés boursiers. La semaine dernière, les Bourses internationales ont encore connu une séance mouvementée lorsqu’il s’est avéré que l’industrie chinoise avait fourni sa plus faible performance des trois dernières années. Le mois dernier, le PMI de l’industrie a baissé sous 50, ce qui démontre un recul de l’activité industrielle. C’est suffisant pour éveiller des craintes par rapport à l’économie chinoise et par extension à l’économie mondiale. L’essentiel du redressement fut à nouveau perdu. C’est plus vrai encore pour les marchés boursiers chinois. L’indice Shanghai Composite a ” explosé ” d’abord entre l’automne de l’an dernier et juin de cette année, de 2000 à plus de 5000 points. Une hausse sans précédent, rapide et puissante. Les volumes d’échange extrêmement élevés et le pourcentage en hausse de ” nouveaux ” investisseurs en actions rendaient cette forte hausse des Bourses inévitable. En l’espace de quelques mois, celles-ci ont perdu à nouveau 40%, à 3000 points.

Rebond obligatoire !

La situation demeure étrange. La forte hausse des Bourses est survenue au moment précis où la deuxième économie mondiale suscite de graves interrogations. Au niveau des chiffres également, le sensible ralentissement de la croissance de l’économie chinoise est notable. Le consensus pour cette année et la prochaine fait état respectivement de 6,8% et 6,5%. Nous n’avons pas été habitués à de tels chiffres ces dernières décennies. Mais la croissance réelle est encore nettement plus faible. L’Etat chinois est sûrement responsable de l’énorme hausse boursière, indépendamment des fondamentaux économiques. Désormais conscient de cela, il tente à présent d’interrompre la chute à tout prix. Au travers d’abaissements de taux, d’une interdiction de vente par les grands actionnaires, de fusions entre sociétés étatiques et du rachat massif d’actions par la China Securities Finance Corporation (CSFC). La mesure la plus surprenante et controversée fut probablement celle de l’abandon du couplage entre sa propre devise, le yuan (CNY)), et le dollar américain (USD) et donc de facto la décision de le laisser se dévaluer.

L’histoire nous apprend que les interventions des Etats ne peuvent interrompre que temporairement une chute des Bourses. Ce fut d’ailleurs le cas en Chine également. La situation était trop artificielle pour avoir un effet durable. A ceux qui envisagent par conséquent d’acheter des fonds d’actions concentrés sur la Chine depuis la baisse, nous conseillons tout de même d’y aller très progressivement. Des baisses intermédiaires offrent des opportunités, mais uniquement dans une perspective de plusieurs années.

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