Cisco Systems

Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Conserver/Attendre

L’action du constructeur américain d’équipement pour réseaux a été sanctionnée après des prévisions inférieures aux attentes pour le trimestre en cours. Cisco affiche ainsi une performance inférieure de 8% à celle de l’indice Nasdaq depuis le début de l’année. Le trimestre qui vient de se terminer est le premier de l’exercice fiscal 2016 à ne pas être marqué par d’importantes évolutions sur le plan opérationnel. La nomination, l’été dernier, d’un nouveau CEO pour succéder au légendaire John Chambers simplifie quelque peu la mise en oeuvre de l’opération de renouvellement. Celle-ci est en cours depuis quelque temps, mais Cisco peut désormais passer à la vitesse supérieure, ce qui a heureusement été le cas. Cisco doit en effet se réinventer, d’une part en complétant sa gamme de hardware classique par des fonctionnalités logicielles et d’autre part en diversifiant ses activités. Le groupe est désormais actif dans le cloud computing, la sécurité, les centres de données et la vidéoconférence. Pour compléter cette dernière activité, il a encore racheté l’entreprise britannique Acano pour 700 millions USD la semaine dernière. Entre août et octobre, Cisco a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 12,7 milliards USD. C’est 3,6% de plus qu’il y a un an, mais 1,3% de moins qu’au 4e trimestre. Les switches, qui apportent la plus forte contribution au CA, ont enregistré une progression de 5%. Du côté des routeurs, on note en revanche un recul de 8%, qui atteint même 10% sur base trimestrielle. Les routeurs et switches prennent toujours à leur compte près de la moitié du CA du groupe. Dans la division Enterprise (livraisons aux entreprises), le CA a baissé de 3%. Les logiciels, la sécurité et le cloud computing ont toutefois enregistré une belle croissance. Les marchés émergents laissent une impression mitigée. D’une part, les commandes y ont progressé de 11%, et même de 40% en Chine et en Inde. Mais les ventes ont reculé de 8% en Asie (hors Chine et Inde). La dévaluation de la monnaie chinoise l’été dernier n’y est pas étrangère, puisqu’elle a favorisé le concurrent Huawei. Cisco n’en est d’ailleurs pas la seule victime : IBM et Hewlett-Packard sont également en difficulté en Asie-Pacifique. Cisco prévoit une période difficile en Chine en raison de l’appréciation constante du dollar (USD) et du ralentissement de la croissance économique. Ce pays représente environ 4% du CA du groupe actuellement. Surtout : le rapport trimestriel fait était d’une croissance inférieure aux attentes de 0 à 2% pour le trimestre en cours. Cisco a clôturé le 1er trimestre avec une position nette de liquidités de 34,5 milliards USD. Le groupe a dépensé 1,1 milliard USD en dividendes au cours du trimestre écoulé. Les coûts sont restés sous contrôle et les free cash-flows étaient positifs à hauteur de 2,5 milliards USD. Pour répondre à l’acquisition d’Alcatel-Lucent par Nokia, Cisco a conclu un partenariat avec le groupe suédois Ericsson. Il devrait apporter aux deux entreprises un surcroît de CA de 1 milliard USD d’ici à 2018.

Conclusion

Cisco est une entreprise saine, qui combine un bilan robuste et des cash-flows élevés. Mais plusieurs facteurs pèsent sur la croissance, et rien ne permet d’envisager un infléchissement positif au cours des trimestres à venir. Le dividende (3,2% brut) est appréciable et la valorisation (12 fois le bénéfice attendu) est légèrement inférieure à la moyenne des cinq dernières années.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

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