Le Nasdaq tape un nouveau record : les investisseurs sont-ils trop optimistes ?

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Baptiste Lambert

“Sell in May and go away !” : le dicton boursier ne s’est une nouvelle fois pas vérifié. L’indice technologique américain a dépassé la barre des 17.000 points, à nouveau porté par Nvidia, qui a bondi de 7%. La semaine dernière, c’est le Dow Jones franchissait les 40.000 points. En Europe, la même tendance haussière s’observe. Plusieurs éléments jouent en faveur d’une fête prolongée, mais l’optimisme des investisseurs est peut-être surjoué.

Aux États-Unis

Les marchés ont été portés par des résultats solides des entreprises, généralement au-dessus des attentes. Le meilleur exemple est bien sûr Nvidia, qui a littéralement explosé les compteurs au 1er trimestre. Hier, l’action a une nouvelle fois été portée par les grandes ambitions d’Elon Musk en termes d’IA, via sa société xAI. Toutes les actions liées à cette technologie ont engrangé des gains, expliquant en grande partie le nouveau record du Nasdaq.

Si l’on regarde l’indice de volatilité du S&P 500, l’indice VIX, il y a des raisons d’être optimiste sur la suite des évènements. Il est au plus bas, à 12,5 points, alors qu’il tournait à 21.5 points sur les 5 dernières années. Un tel niveau indique tout simplement que les investisseurs et les traders n’ont aucune inquiétude ou presque sur l’avenir.

Ces investisseurs misent sur une inflation qui reflue, des taux qui baissent, une croissance qui se maintient, un contexte géopolitique qui ne peut pas être pire qu’aujourd’hui et des résultats d’entreprise en progression.

La question est de savoir si les investisseurs ne sont pas trop optimistes. Certes, l’inflation américaine a repris sa marche vers le bas, mais elle reste solide. La semaine dernière, Jamie Dimon, le patron de JP Morgan, n’écartait pas le fameux “hard landing, qui avait été jeté aux oubliettes : il faudra passer par une récession pour calmer définitivement l’inflation.

Le débat actuel porte sur les baisses des taux d’intérêt de la Fed. Certains gouverneurs ne l’envisagent plus pour cette année. D’autres évoquent même de nouvelles hausses des taux. La prudence reste de mise, donc, outre-Atlantique.

En Europe

Le ciel semble plus clément sur les marchés européens, qui ont, eux aussi, tapé des records récemment. D’abord parce que la perspective de la baisse des taux se confirme pour le mois de juin, même si l’incertitude demeure sur les prochaines décisions de la BCE.

De plus, les indices PMI semblent confirmer une reprise économique du Vieux continent. Le tout, sans trop affecter l’inflation, qui ralentit encore, doucement, à 2,4%.

En outre, les investisseurs privés et institutionnels disposent d’importantes réserves de liquidités, ce qui devrait alimenter les marchés, alors que la valeur des actions européennes est raisonnable, écrit le grand gestionnaire d’actifs Invesco. Il en est de même pour les actions chinoises, britanniques et japonaises. Moins pour les États-Unis, même si ça dépend des secteurs.

Invesco note également une tendance mondiale pour les rachats d’actions. C’est particulièrement le cas en Europe et au Royaume-Uni, ce qui est généralement un signe de marché haussier.

En Europe, il y a de réelles raisons d’être optimistes, même si l’influence de Wall Street demeure. Ce matin, par exemple, les marchés européens souffrent des taux à long terme américains, qui reprennent leur marche en avant. Les rendements des bons du Trésor américain ont atteint mercredi un sommet de près de quatre semaines.

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