Le Journal des Marchés : les États-Unis décollent, la Chine dégringole
La bourse et l’économie américaines décollent, tandis qu’en Chine c’est l’opposé qui se produit. Voilà le constat que dresse Delphine Wykes, experte chez BNP Paribas Fortis, dans le Journal des Marchés de ce jeudi.
En focus, ce jeudi, les demandes d’allocations de chômage aux États-Unis. “C’est une donnée hebdomadaire qu’il est important de suivre pour évaluer l’état de santé du marché du travail et du consommateur américain qui est aujourd’hui le moteur de la croissance. Le chiffre publié (223.000 nouvelles demandes d’allocations) confirme la résilience de l’économie américaine et est en ligne avec le dernier rapport de l’emploi qui avait fait état d’un taux de chômage qui reste à des plus bas historiques à 3.9%. C’est de bon augure pour la saison de publication des résultats pour le Q4 qui est en cours et qui a d’ailleurs bien commencé avec notamment Procter & Gamble dans le secteur de bien de conso courante qui a surpris positivement”, explique la responsable de l’allocation d’actifs.
Actions en hausse
Les actions mondiales sont d’ailleurs en hausse en ce début d’année, de 2,5% (en euros). Cela grâce à un environnement économique favorable : la croissance américaine reste “bien orientée” (prévision de +3% pour le dernier trimestre) et la désinflation continue. Le taux long américain, qui s’approchait des 5%, a rechuté.
“Il est vraiment important de surveiller de près l’évolution des taux longs qui témoignent de l’état d’esprit des investisseurs. Tant qu’ils évoluent dans une fourchette de 4 à 4,60%, le marché se focalise sur la croissance et les bénéfices et accueillent les bonnes nouvelles. Des taux qui se rapprochent des 5% révèlent un regain d’incertitude sur l’inflation et sur la politique monétaire de la Réserve Fédérale. Il y a des craintes que la Fed opère un changement de politique monétaire en passant d’une politique de soutien à une approche de resserrement monétaire”, commente l’experte.
Trump et les marchés
Donald Trump ne semble pas vouloir encore trop bousculer les marchés depuis son retour à la Maison Blanche. “Pour le moment, le marché est quelque part soulagé par l’approche graduelle et ciblée qu’il semble adopter à l’égard de l’Europe et de la Chine en matière de tarifs. Attendons de voir… Nous savons que cette menace restera présente tout au long de son mandat et pourra être utilisée comme levier de négociation.”
L’année commence d’ailleurs dans le rouge pour la Chine. “En effet, les actions chinoises affichent une performance négative depuis le début de l’année et ont baissé de l’ordre de 5 à 8% selon l’indice depuis leur dernier point haut du 7 octobre 2024. Certes, Xi a réussi à atteindre son objectif de croissance de 5% pour 2024 et les derniers chiffres publiés montrent une certaine stabilisation des prix immobiliers et de la consommation avec des ventes au détail plus élevées qu’attendu mais tout le monde attend des mesures supplémentaires, fiscales, pour restaurer la confiance et relancer plus structurellement la consommation”, analyse l’experte.
Là où aux États-Unis, un excès de confiance pourrait se transformer en bulle, la Chine doit essayer d’éviter une spirale déflationniste et une stagnation économique à la japonaise, conclut l’économiste.
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