Vodafone

Le rendement intéressant permet aux investisseurs d’attendre que le groupe renoue avec la croissance

La récente évolution de cours de Vodafone a été déterminée par la vente de sa participation dans Verizon Wireless à Verizon Communications et l’offre de rachat potentielle d’AT&T. Jusqu’il y a peu, le groupe britannique de télécommunications était encore le deuxième plus grand opérateur mobile au monde, avec plus de 400 millions de clients répartis dans toute l’Europe, en Afrique et en Inde. Historiquement, Vodafone gère encore de nombreuses participations minoritaires, mais ces dernières années, celles-ci ont été sensiblement allégées. La nouvelle stratégie consistait à conserver uniquement les participations dont il pouvait effectivement déterminer la stratégie. Ce qui signifie qu’un acheteur devait aussi être trouvé pour la plus grande participation minoritaire, la participation de 45% dans Verizon Wireless. Verizon Communications a déboursé 130 milliards USD. De cette somme, Vodafone a reversé 82,5 milliards USD aux actionnaires, dont 23,9 milliards USD en liquidités et 58,6 milliards USD sous la forme d’actions Verizon Communications. Vodafone a été rétrogradé à la 4eplace mondiale des opérateurs de télécommunications mobiles, derrière China Mobile, AT&T et Verizon. Le groupe demeure cependant le numéro un en Europe. Après déduction des impôts et autres coûts, Vodafone conserve quelque 35 milliards USD sur la vente. L’essentiel sera réinvesti dans son propre réseau mobile, tant sur son marché domestique européen (4G) qu’ailleurs (3G). Vodafone libérera au total 19 milliards USD entre aujourd’hui et 2016. Le solde sera consacré à l’allègement des dettes et à des acquisitions. C’est d’ailleurs nécessaire, dans la mesure où le groupe, en tant que pur opérateur mobile, a été affecté par la réglementation européenne qui réduit les revenus de la téléphonie mobile. En outre, on déplorera la concurrence accrue des acteurs plus petits et locaux dans les marchés émergents. En conséquence, le groupe a décidé de diversifier également vers l’Internet et le câble. Pour cela, l’an dernier, Vodafone a racheté Kabel Deutschland et en mars, avec le produit de la vente de Verizon, il a incorporé le groupe espagnol Grupo Ono pour 10 milliards USD. De nouvelles acquisitions sont au programme et s’inscriraient parfaitement dans le cadre de la tendance actuelle à la consolidation. Vodafone était lui-même une proie potentielle mais une offre de l’acheteur tout désigné, AT&T, n’est pas à l’ordre du jour. Les Américains semblent avoir reconsidéré leurs ambitions sur le marché européen et préparent une offre sur l’opérateur satellitaire DirecTV. Même après une réduction de moitié de la capitalisation boursière de Vodafone à 96 milliards USD, la liste des entreprises de télécommunication qui pourraient digérer une acquisition de cette ampleur n’est pas longue. Liberty Global, société mère de Telenet, est une possibilité théorique mais les deux entreprises appliquent la même stratégie et les nombreux chevauchements géographiques des activités européennes empêcheraient une approbation de l’acquisition par les autorités européennes de la concurrence.

Conclusion

Une acquisition, de préférence avec une généreuse prime, était le scénario idéal pour la plupart des actionnaires. A court terme, ce scénario ne se concrétisera donc pas, ce qui a aussitôt fait disparaître la prime spéculative du cours et donné lieu à plusieurs abaissements de rating sur le titre. Vodafone doit donc trouver de nouveaux moyens de renouer avec la croissance, et cela prendra du temps. D’ici là, le rendement intéressant de 5,3% permet aux investisseurs de patienter.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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