Un marché sceptique vis-à-vis de Sandstorm Gold

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Ces dernières semaines, l’action du groupe canadien de royalties et de streaming a reflué de 25%. En cause : Sandstorm Gold a annoncé le 26 avril dernier l’acquisition de Mariana Resources. Le risque est accru pour diverses raisons (situation de la nouvelle mine, poids de celle-ci dans le portefeuille d’actifs), mais c’est un pari calculé : Sandstorm entend devenir un acteur “mid-tier” du secteur.

Il s’agit d’une transaction importante (167 millions de livres Sterling) et d’une acquisition atypique d’une société d’exploration dont le principal actif – une participation de 30% dans le projet Hot Maden – se trouve au nord-est de la Turquie. Sandstorm percevait déjà une commission de 2% sur ce projet d’exploration cuivre/or très intéressant qui a livré en janvier une étude de faisabilité économique très positive. La première production à Hot Maden est prévue pour 2021 et, à vitesse de croisière, la production de Sandstorm doublera au moins, de 65.000 onces d’équivalent or en 2020 à 135.000 onces en 2022. Le principal actionnaire de Hot Maden (participation de 70%) est un partenaire local turc de premier ordre (Lidya Madencilik). Le marché a exprimé sa défiance car, ce faisant, non seulement Sandstorm accroît le risque géographique, mais aussi et surtout, le groupe s’aventure sur la voie incertaine de la construction d’une nouvelle mine. Pour réduire le risque lié au développement, le groupe entend convertir ultérieurement sa participation de 30% dans Hot Maden en un accord de streaming. Mariana Resources dispose encore de trois sites d’exploration moins développés en Côte d’Ivoire, en Argentine et en Turquie, qui seront scindés à l’avenir pour former une entreprise distincte.

Sandstorm verse par action Mariana Resources 28,75 pence en espèces (soit quelque 55 millions de dollars au total) ainsi que 0,2573 action Sandstorm, ce qui représente une sensible prime de 84%. L’ensemble des actionnaires de Mariana Resources se voient attribuer 19% du capital, mais en contrepartie, les Canadiens peuvent espérer au moins un doublement de la production, lequel hisserait Sandstorm au rang d’entreprise de streaming et de royalties “mid-tier” (soit de taille moyenne).

Dans l’intervalle, Sandstorm a présenté des chiffres solides au terme du premier trimestre. La production s’est inscrite en hausse de 37%, à un chiffre record de 15.558 onces d’équivalent or. L’augmentation du chiffre d’affaires (CA) a été soutenue par une hausse du prix de l’or réalisé de 1176 à 1210 dollars l’once (+2,7%) et ressort à 40,3%, à 18,8 millions de dollars. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) a augmenté de 23,3%, de 9,7 à 11,9 millions de dollars, et la trésorerie de 10,6 à 32 millions de dollars. Sandstorm a consommé au premier trimestre 10millions de sa facilité de crédit de 110millions de dollars et a transformé 20millions de dollars de dettes de Luna Gold en actions Trek Mining. Cette dernière entreprise est née cette année de la fusion de JDL Gold et Luna Gold, et relancera à partir de fin 2018 la mine Aurizona au Brésil, mise à l’arrêt en 2015 – qui était la mine la plus productive de Sandstorm. Pour cette année, Sandstorm table sur une production comprise entre 45.000 et 55.000 onces d’équivalent or.

Conclusion

En reprenant Mariana Resources, Sandstorm Gold fait un pari calculé. Certes, le risque est accru en raison de la situation de la mine et de son poids important dans le portefeuille du groupe. Mais il s’agit peut-être là de la transaction qui transformera le groupe canadien en un important acteur du secteur des royalties et du streaming sur l’or. Depuis son repli, l’action est très intéressante, mais nous relevons son profil de risque (de ‘B’ à ‘C’).

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Devise : dollar (USD)

Marché : New York

Capit. boursière : 535 millions USD

C/B 2016 : 21

C/B attendu 2017 : 77

Perf. cours sur 12 mois : -17 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -15 %

Rendement du dividende : –

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